5 projets primés par l’Agence Nationale de la Recherche

Publié le 24/11/2016

Dans le cadre de la 2e édition des Rencontres du Numérique de l’ANR, qui s’est tenue les 16 et 17 novembre à la Cité des Sciences à Paris, l’agence a réuni plus de 200 projets qui ont présenté leurs avancées scientifiques et technologiques. Cet événement a été l’occasion de décerner quatre prix pour cinq projets parmi les plus inventifs en matière d’avancées scientifiques, technologiques ou sociétales à travers quatre prix: Grand Prix du numérique, Prix Jeunes Chercheurs / Jeunes Chercheuses, Prix Impact économique et enfin le Prix de l’Impact sociétal.

Grand Prix du Numérique : Nicolas Mansard

o Projet ENTRACTE : comprendre et planifier l’action anthropomorphe

Nicolas Mansard_Prix du numérique de l'ANR © ANR

Nicolas Mansard_Prix du numérique de l’ANR © ANR

Le projet Entracte étudie le problème de la génération de mouvement pour des systèmes anthropomorphes, et en particulier le problème de la planification de mouvement de manipulation. Les trajectoires associées à ce type de problèmes vivent dans des espaces mathématiques bien identifiés, composés de feuilletages de sous-variétés localement parallèles, appelées foliations. Passer d’une foliation à l’autre directement n’est pas possible. La structure topologique induit un ordre supplémentaire de complexité dans les algorithmes de planification, normalement uniquement due à la dimension de l’espace de travail.

Pendant 3 ans dans le cadre du projet Entracte, ont été étudiées en parallèle les fondations mathématiques du mouvement artificiel et les structures empiriques observées dans le comportement humain pour résoudre rapidement la planification de mouvements de manipulation.
L’objectif principal du projet a été de proposer une solution pragmatique complète du problème de planification, pouvant être utilisée de manière efficace sur des robots humanoïdes et des avatars virtuels. Dans une vue plus large, Entracte s’intéresse au problème de la génération de mouvement dans des espaces topologiques complexes, pour lesquels les structures comportementales humaines peuvent donner un nouveau point de vue.

Partenaires
Inria Rennes
LAAS-CNRS Toulouse
En chiffres
Montant de l’aide ANR : 688 229 €
Date de début de projet : octobre 2013 – Durée 42 mois.

 

Prix Jeunes Chercheuses / Jeunes Chercheurs : Adrien Bousseau

o Projet DRAO : Dessin Réaliste Assisté par Ordinateur

Adrien Bousseau_Prix JCJC © ANR

Adrien Bousseau_Prix JCJC © ANR

Le dessin est un outil puissant pour la création et la communication. Cependant, produire des illustrations efficaces nécessite du temps et de l’habileté, ce qui ralentit le processus de création. Le dessin est aussi un passe-temps apprécié par de nombreux amateurs, mais beaucoup ne se sentent pas capable de bien dessiner. Le but de DRAO est de développer des outils de dessin numériques pour faciliter et accélérer le travail des designers et illustrateurs professionnels, ainsi que d’aider à l’apprentissage du dessin par les débutants. Le projet de recherche DRAO a des applications dans l’industrie du design assisté par ordinateur ainsi que dans l’industrie du loisir et des jeux éducatifs.

L’ambition du projet est d’exploiter la vision par ordinateur et la synthèse d’image 3D afin d’automatiser ou guider la création de dessins, tout en préservant les avantages du dessin que sont son expressivité et sa flexibilité.

Les partenaires du projet DRAO : Inria Sophie Antipolis
Chiffres clés

Le projet entièrement financé par l’ANR : 152 692,98 €

Date de début de projet : octobre 2012 – Durée 36 mois

 

Prix Impact Economique, 2 ex-aequo : Florian Gosselin et Dinh-Thuy Phan Huy

o Projet MANDARIN (F. Gosselin) : MANipulation Dexte hAptique pour opéRations INdustrielles en RV

Florian Gosselin_Prix impact économique © ANR

Florian Gosselin_Prix impact économique © ANR

La maquette numérique s’est imposée comme un élément central de la chaîne de production de nouveaux produits et services. Elle remplace progressivement les prototypes physiques lors de la conception de nouveaux systèmes. Cependant, faute de méthodes et de périphériques adaptés permettant d’interagir de façon naturelle et intuitive en environnement virtuel, son potentiel n’est pas pleinement exploité actuellement.
Pour résoudre ce problème, le consortium MANDARIN s’est intéressé à la conception de nouvelles solutions matérielles et logicielles pour l’interaction dextre en environnement virtuel, à une ou deux mains et avec retour d’effort.

Après 4 ans de travaux, ils ont pu développer un gant à retour
d’effort innovant plus compact, léger et performant que les autres dispositifs existant, et dont l’ergonomie a été étudiée à l’aide de modèles biomécaniques biofidèles de la main. Ils ont également conçu de nouvelles interfaces haptiques portables 2D simulant un retour d’effort sur le bout des doigts.

L’industrialisation de ces nouveaux périphériques haptiques dextres est en cours chez Haption, et la
commercialisation d’un gant à retour d’effort dérivé du prototype développé dans le cadre du projet
MANDARIN et prévue fin 2016 ou début 2017. Ce type de produit répond à une réelle demande du
marché de la RV industrielle.

 

Partenaires
CEA LIST
HAPTION
Inria rennes
Renault
UTC UMR 7338
Le projet labellisé par les pôles de Compétitivité Cap Digital et Images et Réseaux
En chiffres
Montant global du projet : 1 792 133 €
Montant de l’aide ANR : 786 154 € + un complément de 10 000

 

o Projet TRIMARAN (D. Phan Huy) : Communications MIMO OFDM vertes à base d’antennes micro-structurées et de retournement temporal

Dinh Thuy Phan Huy_Prix impact éco © ANR

Dinh Thuy Phan Huy_Prix impact éco © ANR

Dans les années 2020, la 5e génération (5G) des réseaux mobiles connectera des dizaines de milliards d’objets avec une diversité inédite : usines, voitures, lunettes, instruments médicaux, etc… Cette masse risque d’engendrer une dépense énergétique colossale. Or, l’alliance mondiale d’opérateurs pour la prochaine génération de réseaux mobiles (NGMN) déclare que « d’ici 10 ans, la 5G devrait supporter 1000 fois plus de trafic qu’aujourd’hui, avec une consommation d’énergie dans le réseau entier ne dépassant pas la moitié de la consommation typique des réseaux actuels ». Certaines techniques révolutionnaires de transmission économes en énergie sont basées sur des antennes-relais « focalisantes ». Cependant, certains verrous technologiques limitent leur applicabilité aux smartphones en faible mobilité. Dès 2010, les chercheurs d’Orange pressentent le potentiel de ces technologies pour la 5G et rassemblent les partenaires du consortium de TRIMARAN pour lever ensemble ces verrous et produire des innovations majeures : les partenaires du projet totalisent plus de 20 brevets sur la focalisation par le Retournement Temporel et sur les antennes miniatures (Orange en a 14, ATOS 4, Institut Langevin 4 et INSA-Rennes 3).

Partenaires
Orange
Institut Langevin, Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de la Ville de Paris (ESPCI), Paris Sciences et Lettres (PSL)
Institut National des Sciences Appliquées de Rennes (INSA-Rennes), Institut d’Electronique et de Télécommunication de Rennes (IETR)
Télécom Bretagne
Thales Communications and Security
Time Reversal Communications, filiale du groupe ATOS
En chiffres
Montant global du projet : 3M€
Montant de l’aide ANR : 1.1 M€
Date du début de projet : janvier 2011 – Durée : 39.5 mois (36 mois + extension)

 

Prix Impact Sociétal : Delphine Marris-Morini

o Projet GOsPEL : propriétés optiques liées à la bande interdite directe dans les multi-puits quantiques Ge/SiGe

Delphine Marris-Morini_Prix impact sociétal © ANR

Delphine Marris-Morini_Prix impact sociétal © ANR

Au cœur de l’ère de la société de l’information, la réduction de la consommation énergétique des systèmes d’informations est un enjeu majeur. Le trafic de données est toujours en pleine explosion, avec un trafic annuel global prévu pour dépasser le « zettabyte (ZB) » (soit 10 puissance 21 octets) en 2016. L’utilisation des télécommunications sur fibre optique permet le transport efficace de ces informations sur de grandes distances, mais nécessite également le développement de centres chargés de traiter et de stocker ces données (les « data center ») qui sont responsables au niveau mondial de 1,5% de la consommation énergétique et de 2% des émissions carbone. La réduction de la consommation énergétique de ces centres de données est donc depuis quelques années un enjeu majeur pour l’ensemble des grands groupes de l’informatique, des réseaux et de l’électronique.

Dans ce cadre, le projet GOsPEL visait à la démonstration de nouvelles plateformes basées sur des structures à puits quantiques Ge/SiGe. Ce projet allait de l’étude des propriétés physiques des matériaux jusqu’à la réalisation de composants photoniques. Parmi les faits marquants on peut noter la réduction d’un facteur 20 à 30 de la consommation énergétique du modulateur optique, ou la démonstration d’un lien optique sur un même circuit.

Les travaux menés dans le projet GOsPEL ouvrent ainsi la voie à la réalisation d’émetteurs /récepteurs pour les systèmes de communications basse consommation à différentes échelles : à l’intérieur d’un circuit intégré, entre les différents coeurs d’un circuit intégré complexe, ou sur des distances de l’ordre de quelques mètres.

Partenaires
Projet Jeune Chercheur : mono-partenaire (Institut d’Electronique Fondamentale, UMR 8622, CNRS, Université Paris Sud : maintenant Centre de Nanosciences et de Nanotechnologies C2N UMR 9001, CNRS, Université Paris Sud).
Collaboration avec le groupe du Professeur Giovanni Isella (Politecnico Di Milano), non financé dans le projet
En chiffres
Montant global du projet : 469 k€
Montant de l’aide ANR : 208 k€
Date du début de projet : novembre 2011 / date de fin : octobre 2014