Accélérateurs : l’innovation par capillarité

Publié le 09/06/2016

OFF7 accélérateur

L’agilité des petits intéressent de plus en plus les mastodontes. Fin mai, le groupe Ouest France a lancé OFF7, son accélérateur de start-up. Ce modèle d’innovation a déjà séduit plusieurs grands groupes.

Le 23 mai dernier, dans les locaux rennais de la French Tech Rennes Saint Malo, le groupe Sipa Ouest, qui édite le quotidien Ouest France et plusieurs titres régionaux, a officiellement lancé OFF7, un accélérateur de start-up dans le secteur du numérique. Services ou applications, immobilier, automobile, commerce de proximité ou généalogie, le champ des possibles est large. À Rennes et à Nantes, la nouvelle entité pourra accueillir jusqu’à 8 jeunes pousses pendant 12 mois.
L’ambition ? Proposer aux porteurs de projets de réduire le temps d’accès au marché et de peaufiner au maximum le produit grâce à des « tests variés » et des « temps de frictions créatrices » avec les différentes entités du groupe. En contre-partie d’une prise de participation minoritaire de 10 à 15 %, ces dernières pourront bénéficier d’un apport en capital pouvant atteindre 150 000 euros, en « fonction de la pertinence du projet et de son alignement avec les objectifs du Groupe Ouest-France ». De quoi doper la capacité d’innovation du groupe en matière d’information, de marketing ou de publicité mais aussi trouver de nouveaux leviers de développement grâce au digital.

Accélérateur et stratégie

La formule n’est pas nouvelle. Début mai, Silicon B, lancé par le groupe Beaumanoir en 2015 à Saint-Malo, a bouclé l’appel à projets de sa deuxième promotion. « Nous avons reçu 35 candidatures en 2015 et 80 cette année, dont 18% de projets qui proviennent de l’international », commente Daniel Gergès, directeur de Silicon B. Comme en 2015, seules trois jeunes pousses intègreront le programme conçu sur 4 mois. L’intérêt pour le groupe Beaumanoir, spécialisé dans le prêt à porter et le textile, est clair : « Ces projets constituent une veille et une expérimentation en matière de commerce en magasin et online. Leur taille et leur culture en font des véhicules agiles, centrés sur l’expérience client alors qu’un grand groupe doit s’adapter tout en consacrant une partie de son énergie au maintien d’un modèle économique conséquent », détaille t-il.

Transformation digitale en interne

Idem à Nantes, où la SNCF a ouvert, en janvier dernier, l’un de ses quatre espaces 574 français dédiés à l’innovation. Situé à proximité de l’ancienne Usine Lu, le site ne revendique pas le statut d’incubateur « ni celui d’accélérateur », explique Thierry Delavaud, chef de projet nantais. Dans ses murs, salariés et collaborateurs du groupe SNCF peuvent à loisir « s’acculturer » au digital et « éprouver des méthodes de travail coopératives et transversales ». Un espace y est aussi dédié au prototypage « sur des projets de réalité virtuelle ou augmentée » ou « de nouvelles applications » qui répondent à des besoins identifiés au sein de groupe comme des améliorations des conditions de travail ou des services aux usagers-clients. « Nous souhaitons pouvoir héberger une start-up le temps d’un projet. Le but n’est pas de la garder mais de générer un bénéfice mutuel », explique t-il. Une manière aussi, selon lui, de décloisonner et de décentraliser l’innovation au sein du groupe : « L’ancrage local permet de la proximité avec les écosystèmes locaux. À Toulouse nous avons des leaders sur l’Internet des objets, à Nantes nous avons un vivier d’écoles et d’entreprises lié au design. »