Publié le 13/07/2017
Apizee n’a pas inventé l’interaction vidéo temps réel sur le web. Mais elle en a simplifié l’utilisation. Au point que les usages au travers de sa plateforme se multiplient : dans le commerce, dans le médical, dans l’industrie… Des marchés que la startup lannionnaise a exploré d’abord en France avant de s’attaquer à l’étranger. Elle vient d’obtenir le Pass French Tech réservé aux entreprises promises à l’hyper-croissance.
Vous êtes en train de visiter un site marchand ; un chat s’engage ; on vous propose de passer au dialogue en visioconférence ; un clic et vous voilà en tête à tête avec un conseiller. Ce scénario est l’un de ceux permis par la technologie Apizee dont la première particularité, souligne le CEO Michel L’Hostis, est la simplicité. “Pas besoin d’installer de logiciel ou de plugin, la fonction vidéo s’exécute simplement dans le navigateur. Elle est donc accessible à n’importe quel terminal : PC, tablette ou smartphone. Et pour des applications professionnelles, depuis des lunettes connectées ou un casque adapté.”
Créée en 2013, Apizee a su tirer le meilleur parti d’un alignement de trois facteurs favorables au développement de nouveaux usages de l’interaction vidéo. Le premier s’appelle WebRTC, une structure logicielle ouverte depuis peu intégrée aux navigateurs et plateformes mobiles. Elle leur donne la capacité de communication audio et vidéo temps réel (Real Time Communication) et donc “d’accéder au micro et à la caméra du terminal utilisé”. Le deuxième élément est précisément “la puissance nouvelle des terminaux”, notamment mobiles, de plus en plus perfectionnés en termes d’images et de sons. Enfin, troisième élément de cette conjonction, les réseaux dont les débits sont aujourd’hui suffisants pour écouler un flux vidéo dans toutes conditions.
À partir de cette analyse, Apizee a construit une plateforme de services WebRTC destinée à démocratiser l’accès des entreprises aux interactions vidéo temps-réel. “Pour pouvoir bénéficier des fonctions de communication, le client dispose de quelques lignes de code à intégrer à une page web ou à une application. Et pas plus que ça. Donc c’est très facile à déployer.” Ce déploiement quasiment sans impact de nouvelles fonctionnalités de communication digitale a rapidement convaincu “notamment des grands comptes” : Lafarge, le Crédit Agricole, Enedis, SNCF, Renault…
Les solutions proposées sont du type interactions clients tel que le scénario déjà cité. Mais aussi collaboration en entreprise ou encore assistance visuelle. Par exemple pour Enedis, Apizee a développé deux solutions. L’une, à usage interne, est une solution de visio-assistance en temps réel sur smartphone qui permet aux techniciens de terrain d’être conseillés par un expert lors d’une intervention. L’autre, destinée au service support, permet de dialoguer avec le client et d’établir un premier diagnostic à distance via la caméra du smartphone de celui-ci.
Apizee propose ainsi une gamme de “packages applicatifs” prêts à l’utilisation. Et elle ouvre sa plateforme à d’autres usages au moyen d’API (Interfaces de programmation applicatives). “Certains de nos clients créent leurs propres services en utilisant nos API pour intégrer la partie vidéo. Un service de télémédecine a été développé de cette façon.”
La startup lannionnaise, qui compte une vingtaine de salariés, a d’abord mûri ses solutions sur le marché français. “On commence à regarder à l’export”, précise le dirigeant. À cela, aucun obstacle car les services Apizee commercialisés en SaaS sont par nature transparents aux frontières. Le Pass French Tech arrive au bon moment : “C’est un label qui permettra d’être associé à l’image positive French Tech pour avancer sur les marchés.”
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Apizee est membre Images & Réseaux et labellisée Pass French Tech