Avec ses lasers, Lumibird cible les 100 millions

Publié le 25/06/2018

Lumibird

Ses lasers guident les véhicules autonomes, mesurent le vent pour optimiser l’orientation des pales d’éoliennes, sont le coeur d’instruments de précision en ophtalmologie… Lumibird équipe un large spectre de marchés parmi les plus porteurs. Si bien que le groupe lannionais issu du rapprochement entre Keopsys et Quantel vise un rang de leader en Europe. Et pour 2018, la barre des 100 millions d’euros !

Il y a 20 ans, Marc Le Flohic était l’unique employé de la société qu’il venait de créer. Aujourd’hui il dirige un groupe de 450 personnes. Pour autant l’ascension n’aura pas été linéaire. Car entre les deux il y aura eu l’euphorie technologique de la fin des années 90 qui a débouché sur l’éclatement de la bulle en 2000. Puis de « longues années de doute » jusqu’au retour à l’équilibre en 2007. Le salut de Keopsys est venu de l’ouverture à de nouveaux marchés par l’innovation technologique : « En 2007, nous étions les premiers à sortir des lasers compacts à fibre. Ce sont les lasers que l’on retrouve aujourd’hui dans les véhicules autonomes. »

La taille critique pour une visibilité internationale

Une fois la solidité financière retrouvée, la suite a été « plus sympathique » concède le dirigeant. Un premier coup d’accélérateur est donné en 2014 avec le rachat du voisin et concurrent 3S Photonics qui a permis à la PME, devenue Groupe Keopsys, de « doubler de volume ».  D’autant qu’au même moment la création de SensUp, à Rennes, ouvre de nouvelles perspectives. Celle-ci conçoit « des instruments complets » autour des modules lasers maison, ce qui en fait un « bras armé » de la diversification.

La belle histoire se poursuit à partir de 2016 par le rapprochement avec Quantel. Un grand saut cette fois, qui propulse l’ensemble au rang d’ETI. Depuis mai 2018 celui-ci est réuni en une seule entité, Lumibird, alors que Quantel et Keopsys sont conservés comme noms de marque. Le groupe ainsi constitué a réalisé 85 M€ en 2017 et emploie 450 collaborateurs, chiffre qui ne cesse de grossir. Il est distribué sur 4 sites opérationnels dont un aux Etats-Unis, et commercialise ses produits dans le monde entier grâce à des filiales en Allemagne, au Japon, en Chine, aux États-Unis… « Nous avons atteint dans notre spécialité une taille qui nous positionne dans un cercle réduit, juste derrière les très grands groupes. »

Lumibird : un leader du laser en Europe

Lumibird vise, avec ses lasers et amplificateurs optiques, trois marchés en priorité. D’abord le médical. Le groupe équipe des instruments de précision pour l’ophtalmologie. Lui-même conçoit et fabrique des dispositifs de diagnostic et de traitement pour ce domaine. Le deuxième marché visé est celui des lidars. Ces équipements de télédétection par la lumière sont de plus en plus utilisés en topographie (scanning 3D), dans les sciences de l’environnement, dans l’éolien, dans le guidage automatique de véhicules terrestres ou aériens notamment. Enfin, troisième axe, le marché de la défense avec en particulier des modules utilisés pour le guidage laser. Cet axe est appelé à se développer pour des contraintes de souveraineté : « Nous souhaitons devenir un contributeur de premier plan d’une filière optronique de défense aux côtés des grands intégrateurs en France et en Europe. »

Chacun des trois marchés étant sur une dynamique positive, Lumibird affiche la volonté de passer la barre des 100 millions d’euros dès 2018« C’est l’objectif que nous nous sommes fixés en début d’année. Et nous restons confiants. Notre ambition est de devenir un leader européen du laser. Nous avons dans notre boîte à outils un panel technologique très complet. Ce sont les lasers à fibre, lasers solides et lasers à semi-conducteurs. Qui sont en fait les trois catégories de lasers les plus utilisés dans le monde. »

Marc Le Flohic – CEO de Lumibird

Une entreprise structurée pour la croissance

Lumibird emploie aujourd’hui 150 personnes sur le site de Lannion. Ce sont les spécialistes en optique, électronique, mécanique et logiciel embarqué du laboratoire d’études. Mais aussi du personnel de production. « C’est un des points qui m’est cher », souligne Marc Le Flohic. « Être capable de développer des produits innovants mais aussi de les fabriquer sur place. C’est une fierté de développer l’outil industriel de Lannion et, de façon générale, de faire progresser l’activité en France. »

Comment le docteur en physique qui au tout début développait ses premiers lasers à fibre quasiment en artisan vit-il cette nouvelle aventure ? « Pour moi, c’est un nouveau métier. C’est une transition… Nous sommes en train de mettre en place un socle qui ressemble à l’organisation d’un grand groupe. Ceci pour préparer l’entreprise à ses prochains défis qui sont des défis de croissance. »

www.keopsys.com

www.quantel.fr

Lumibird est membre du pôle Images & Réseaux