Publié le 20/09/2016
L’entreprise a développé un jeu thérapeutique mobile destiné à améliorer l’autonomie suite à un AVC ou la maladie de Parkinson. BYM, Beyond Your Motion, est une startup parmi les plus prometteuses. L’un des fondateurs, Romain Flèche, explique comment la jeune entreprise aborde les spécificités du marché de la santé.
Romain Flèche et Sébastien Brault, deux ingénieurs “au background commun en biomécanique” ont créé Beyond Your Motion fin 2014. L’idée : développer une solution mobile pour améliorer les performances des mouvements grâce au biofeedback. Cette technique de visualisation rend compte en temps réel de la qualité du mouvement produit. Initialement, la startup ciblait le sport de haut niveau. Mais l’intérêt d’appliquer le principe à la rééducation fonctionnelle s’est rapidement imposé. Beyond Your Motion sera l’une des entreprises à découvrir le 27 septembre, à Rennes, au cours de la journée “Hôpital numérique” organisée par Images & Réseaux et Atlanpole Biothérapies avec le concours de ID2santé et Rennes Atalante. Thème de l’événement : Quelle place pour le numérique dans la relation professionnels de santé – patient ?
Romain Flèche. Notre postulat de départ était de réaliser un outil facile à utiliser, accessible à tout le monde. Le principe est donc très simple : une tablette tactile, une application mobile et un capteur de mouvement qui s’allume en le secouant. De là débute une séance de rééducation personnalisée. Par exemple, s’il s’agit d’entrainement à la marche, le protocole se déroule automatiquement, avec un enchainement d’exercices ludiques et des périodes de récupération. Avec aussi une particularité : l’outil tient compte des possibilités de chacun. Le capteur permet d’observer la personne, de comprendre comment elle bouge, et d’adapter le guide de rééducation en conséquence. Il permet aussi de détecter aussi progrès et de régler le niveau de difficulté pour obtenir le maximum de bénéfices.
En réalité, il existe deux versions. Une version B2C que la personne achète elle-même. Et une version plus évoluée, pour les professionnels, avec des fonctions d’administration et de configuration de la rééducation. Avec aussi des possibilités de suivi à distance des patients. Elle est destinée aux centres de rééducation, aux kinésithérapeutes, aux ergothérapeutes et aux établissement pour personnes âgées, les EHPAD. La version professionnelle est commercialisée sous forme de service.
C’est un domaine effectivement très spécifique. D’abord parce qu’il existe une multiplicité d’acteurs. D’un côté les patients, leurs familles, les aidants, les associations. De l’autre, une pluralité de professionnels : kinés, médecins, directeurs de centre, etc. Il est très important de rencontrer tout le monde et d’écouter ce que les gens ont à dire pour tenir compte des envies et besoins de chacun. Nous avons eu la chance de travailler avec le pôle Saint-Hélier de Rennes, qui est un centre de rééducation de référence. Ce qui nous a très vite donné accès à des médecins et des malades. Ensuite, nous sommes allés sur les routes pendant trois mois pour rencontrer des associations et des patients atteints de la maladie de Parkinson. Avant de démarrer le projet, cette maladie nous était complètement étrangère. La rencontre de ces personnes, plus d’une centaine de malades, a complètement changé notre regard : nous avons compris la pathologie, sa complexité, les difficultés auxquelles les malades sont confrontés et ce que nous pouvons leur apporter.
Nous avons lancé des études cliniques pour démontrer l’intérêt thérapeutique, concret et scientifique de BYM sur différentes pathologies. Nous sommes une startup agile, très réactive sur nos développements. Mais pour effectuer des essais cliniques, il existe des procédures à respecter. Il faut travailler sur le temps long. Ce qui peut poser des problèmes à une jeune entreprise comme la nôtre. Il faut savoir s’adapter.
Pour l’instant, non. BYM est une solution interactive d’entrainement au mouvement qui utilise un objet connecté soumis aux normes CE classiques. Mais en parallèle, on mène un travail de longue haleine pour devenir dispositif médical. D’où les études cliniques pour démontrer les bénéfices sur la santé. Il existe énormément de travaux qui montrent l’intérêt de la rééducation par le biofeedback. Mais nous ne pourrons utiliser cet argumentaire et les résultats de nos études que lorsque la solution sera reconnue dispositif médical.
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