Publié le 02/09/2016
Sur site, un boîtier communicant pour capturer images, sons et informations issues de capteurs. Dans le nuage, une plateforme pour traiter ces données et les présenter sur n’importe quel navigateur. La nouvelle pousse lannionaise Copeeks transforme le suivi des productions animales et végétales en service connecté.
Copeeks est la synthèse d’un parcours, celui de son fondateur, Gwenaël Le Lay. D’un côté, le monde agricole qu’il a côtoyé dès l’enfance dans le Centre Bretagne et la ferme de son grand père. De l’autre les communications haut débit, la voix sur internet, la vidéo ultra haute définition qui ont été son quotidien d’ingénieur de recherche et responsable d’équipe pendant près de 20 ans chez Orange Labs. Aujourd’hui entrepreneur, il est convaincu que l’agriculture entame “un nouveau cycle qui va intégrer de plus en plus de technologies numériques”. Avec la création de Copeeks, il s’inscrit dans les mouvements émergents de Smart Agriculture et Precision Farming, marchés sur lesquels “on voit de plus en plus de gros acteurs issus du monde du machinisme, des semences ou des engrais se positionner avec des offres de services”.
Copeeks cible les principaux partenaires des agriculteurs : les coopératives agricoles et sociétés de conseil qui accompagnent la conduite des productions végétales et animales. Il s’agit de suivre au plus près l’évolution d’une parcelle cultivée ou d’un cheptel tout en économisant des déplacements. La solution s’appuie sur un boîtier capable de transmettre des informations issues de capteurs, mais aussi des séquences vidéo et son en haute définition. “C’est notre différence. Nous réunissons sur un même système la remontée de données sur l’environnement comme la température, l’humidité de l’air ou la pression atmosphérique, et des informations multimédia de qualité pour évaluer la croissance, détecter l’apparition d’un problème, ou tout simplement de la levée de doute.”
Pour le dialogue avec la plateforme Copeeks et la transmission de petits volumes de données, le boîtier est équipé d’une connectivité à bas débit et basse consommation (LoRa). Celle-ci lui permet d’activer à la demande une connexion à haut débit (4G, 3G ou WiFi) pour la transmission d’images vidéo et de son. “Aujourd’hui, ces images servent à visualiser l’état de la parcelle, produire des rapports et conserver un historique du produit. Dans le futur, on enrichira par de l’analyse automatique d’image et de la corrélation d’information avec des techniques comme le data mining ou le machine learning. Par exemple pour détecter des maladies, un comportement anormal ou une attaque d’insectes. À partir du moment où le système collecte des données de qualité, il suffit de les exploiter sur le cloud pour imaginer de nouveaux services à forte valeur ajoutée à proposer à nos clients.”
Car le modèle économique est celui du service. Celui-ci comprend la mise à disposition de boîtiers, l’accès à une application web pour administrer les boîtiers à distance et exploiter les données, et un espace collaboratif pour échanger (chat, VoIP, visio) en toute confidentialité grâce à des comptes d’accès sécurisés. Avantages de l’offre tout-en-un par abonnement : elle est très abordable “à partir de 120 € par mois”, elle est souple pour répondre “à la forte saisonnalité des activités agricoles”, et elle garantit au client de “disposer de la toute dernière version”. Les boîtiers, qui sont équipés de base de toutes les fonctionnalités, peuvent être utilisés pour suivre une culture de plein champ, aussi bien qu’une serre, un bâtiment d’élevage, ou même un site agroalimentaire automatisé.
Le système est expérimenté sur le terrain depuis mai pour du suivi végétal. Déjà des clients se manifestent “dans un premier temps afin d’étudier et faire du benchmark de la solution”. Gwenaël Le Lay mise sur la Bretagne pour valider l’offre dans différents contextes : culture légumière, culture sous serre, élevage… Ensuite, Copeeks élargira son rayon d’action y compris vers le Moyen-Orient et l’Afrique où l’on observe “un fort développement agricole couplé à des déploiements de réseaux mobiles dernier-cri”. Pour ses premiers pas la startup bénéficie de l’aide de la cellule d’essaimage d’Orange, d’un accompagnement par la Technopole Anticipa Lannion-Trégor, et du soutien du Village by CA de Ploufragan. Copeeks est l’un des tout premiers “habitants” de l’incubateur de startups nouvellement mis en place en Côtes d’Armor par le Crédit Agricole.
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