Publié le 27/11/2020
Imaginez un silo agricole qui est une aussi une station relais pour la 5G ! Le projet Starcom met au point des technologies de rupture dans la conception et les procédés de fabrication de parois composites intégrant des antennes ou réseaux d’antennes à hautes performances. Ceci pour de multiples applications, civiles et militaires, sur terre comme en mer.
Réduire l’encombrement et le poids des antennes est un enjeu fondamental des radiocommunications. C’est notamment la miniaturisation des antennes qui a permis l’essor des objets connectés. Le projet collaboratif Starcom cherche à pousser la miniaturisation encore plus loin en développant des dispositifs antennaires de faible épaisseur capables de s’intégrer dans une paroi d’un véhicule ou d’un équipement à base de matériau composite.
“L’intérêt du composite, c’est qu’il permet de fonctionnaliser la structure selon les besoins” énonce François Otmesguine, gérant de ECT (Europe Composite et Technologies) qui est une PME partenaire du projet. Puis le dirigeant précise : “Dans le cas de Starcom, nous enrichissons le composite de la fonction de communication. C’est-à-dire que nous développons non seulement une technologie composite de rupture mais aussi les process qui permettent de la fabriquer. Le matériau développé est industrialisable à faible coût, ce qui ouvre le champ à de multiples applications.”
Le projet concentre ses efforts vers trois domaines d’application correspondant à trois bandes de fréquences : les communications navales militaires en bande VUHF, les communications terrestres dans la bande des fréquences 5G, et les communications par satellite pour l’aéronautique civile en bande Ka. En plus de la compacité des antennes, Starcom vise l’excellence en termes de performances en émission/réception, une furtivité maximale pour les applications militaires, des bandes de fréquence étendues pour éviter la multiplication des antennes…
Démarré en avril 2018 pour 42 mois, Starcom en est à mi-projet. “Nous avons commencé à fabriquer des prototypes et nous prévoyons d’attaquer le développement des démonstrateurs début 2021.” Deux démonstrateurs complets sont prévus : l’un pour les communications navales, l’autre pour les communications terrestres 5G avec la mise au point d’un silo agricole communicant. “On peut envisager deux modes d’utilisation de ce silo. Dans le premier, l’antenne intégrée ne servira qu’aux besoins de l’exploitation agricole. Tandis que dans le deuxième, nous sommes sur un modèle économique différent où l’antenne est mise à disposition d’un opérateur de télécommunication pour en faire une station relais 5G. Avec pour avantages des coûts de déploiement réduits, un réseau à la fois dense et peu visible, une meilleure acceptabilité pour la population…”
Le consortium réunit cinq partenaires : Naval Group pilote le projet, IPC participe en tant que Centre technique industriel de la plasturgie et des composites, le laboratoire IETR pour son expertise en radiocommunications, et deux PME : Séribase est spécialisée en électronique imprimée tandis que ECT maîtrise les procédés de fabrication de composites.
Pour cette dernière, dont le siège est à Plounévez-Moëdec en Côtes d’Armor, la R&D et la participation au projet Starcom sont stratégiques. Ainsi, selon François Otmesguine : “Pour une PME comme la nôtre, c’est un projet très important en termes d’image et de montée en compétence des équipes. Notre spécialité est soumise à une concurrence low-cost de l’Est de l’Europe et ailleurs. La fabrication de produits propres à forte valeur ajoutée est un moyen de faire la différence et de diversifier nos activités.”
Starcom
Projet collaboratif labellisé des pôle des compétitivité EMC2 et Images & Réseaux.
Appel à projets FUI (Fonds unique interministériel) 2016.