Publié le 09/03/2016
En 2009, c’était une idée ; en 2011 et 2012, un projet collaboratif ; fin 2013, un produit. Aujourd’hui, Wezit est une startup et une solution de conception de visites transmédias et interactives commercialisée en France et bientôt à l’international.
Wezit est une sorte de CMS multiplateformes. Un système de gestion de contenu spécifique, capable de créer un site web aussi bien qu’un guide mobile pour smartphone ou tablette, ou encore une application pour borne interactive ou table tactile. La solution multi-écrans est dédiée à la création de parcours pédagogiques ou culturels qui mêlent audio, photo, vidéo ou réalité augmentée. Elle outille les musées, offices de tourisme, ou entreprises qui désirent enrichir par le numérique les parcours de découverte qu’ils proposent autour d’un site remarquable, une exposition, un monument…
L’outil se veut “accessible à tous les profils”, argumente Sylvain Gommier, directeur général de la société. “La plupart des utilisateurs ont des formations du type histoire de l’art ou médiation culturelle. Ils sont technophiles mais pas techniques. Nous leur donnons les moyens de raconter une histoire, de structurer du contenu et de produire des applications jolies et efficaces sans jamais écrire une ligne de code.”
L’idée était née en 2009 au sein de l’agence nantaise Mazedia, elle-même spécialiste de la médiation culturelle et confrontée à de nombreux projets transmédias : ne pourrait-on pas remplacer les multiples développements spécifiques par un outil industriel ? Elle se lance en 2011 dans un projet de R&D collaborative, “Parcours de visite”, avec pour partenaire Télécom Bretagne. Projet qui se prolonge par le produit logiciel Wezit, puis le lancement de la startup du même nom au cours de l’été 2015.
L’outil est opérationnel, mais quel est le modèle économique ? “Nous privilégions le service accessible sur abonnement. C’est une approche très flexible qui permet de débuter avec des fonctionnalités simples et d’enrichir au fil du temps. Et qui abaisse la barrière d’entrée à quelques centaines d’euros. Mais nous commercialisons aussi de manière classique, à la licence. Tout simplement parce que le secteur culturel fonctionne beaucoup par appels d’offres publics dont le règlement ne prévoit pas toujours l’abonnement.”
Wezit vise l’ensemble des acteurs du secteur : les petits musées ou offices de tourisme qui n’ont pas les moyens d’investir dans des prestations de prestige, comme les grandes structures qui créent régulièrement de nouveaux contenus. Par exemple, le Grand Palais de Paris utilise Wezit pour chaque exposition temporaire “avec ses propres équipes et en autonomie”.
D’autres solutions existent, mais ciblées terminaux mobiles ou bien terminaux fixes de présentation. Celle développée à Nantes est la seule à s’adresser simultanément à tous les écrans, web compris. “Notre solution est déjà compétitive lorsqu’on crée une première application. Elle devient d’autant plus intéressante quand on génère plusieurs interactions à partir d’un même contenu.”
Par ailleurs Wezit cultive sa différence en enrichissant la solution de nouvelles fonctionnalités. L’un des projets en cours vise à fournir des retours statistiques utiles aux concepteurs de parcours : Quels sont les médias utilisés ? Quelle est la durée moyenne de consultation de vidéo ? Quel parcours est plébiscité par le public ? Un autre projet R&D intègre un moteur de règles permettant de créer des parcours non linéaires “dont le visiteur est le héros”. La jeune entreprise table sur la recherche pour développer une valeur ajoutée “difficile à copier par la concurrence”.
Le marché des musées et expositions étant relativement étroit, Wezit travaille à l’extension de son rayonnement géographique en commençant par la proche Europe. “Il est essentiel pour nous de rentabiliser nos efforts de R&D à grande échelle. C’est la course dans laquelle nous nous sommes engagés. Notre objectif est de pouvoir revendiquer quelques références clients d’ici la fin de l’année dans trois ou quatre grands pays européens.”
Plus