Publié le 09/03/2017
L’ambition d’Eegle : devenir la plateforme de collaboration et de partage des données cartographiques d’un territoire. Une sorte de réseau social professionnel de tous les acteurs qui utilisent ou produisent de l’information géo-référencée. La startup rennaise, membre Images & Réseaux, mise sur la facilité d’utilisation d’une solution web collaborative et la viralité d’un service accessible à coût réduit pour s’imposer.
À la tête de la toute nouvelle société Eegle, un homme convaincu et expérimenté. Laurent Le Breton a fait ses armes chez Dassault Systèmes où il a progressivement évolué vers l’expertise en innovation urbaine et ville intelligente. Ceci avant de cofonder Forcity Platform, société spécialisée dans la modélisation des territoires pour “simuler, visualiser et faciliter la prise de décision”. Il se lance maintenant dans une nouvelle aventure tant il est persuadé qu’il manque, autour du concept de smart city, un outil qui démocratise l’usage des données cartographiques. “Aujourd’hui, les échanges se passent par mail, dropbox ou du téléchargement. Mais un service fédérateur, qui réunisse tous les acteurs autour d’outils de collaboration…. Jusqu’à présent, ça n’existe pas.”
L’outil en cours de développement est une plateforme logicielle, accessible par le web sans installation ni déploiement. Un service cloud de cartographie qui permet d’intégrer, visualiser en 3D et partager des données “de manière simple et ergonomique”. Que ces données soient statiques : les réseaux, les routes, les bâtiments… Ou dynamiques : des informations de trafic, des mesures temps réel issues de capteurs… Et quelles soient issues de systèmes d’information géographiques (SIG), de systèmes de monitoring urbain ou encore de l’Open Data.
Tous les acteurs qui utilisent ou produisent de la donnée cartographique sont potentiellement concernés. Par exemple côté public : les services techniques d’une collectivité, un syndicat d’énergie, une société d’économie mixte chargée d’un projet d’aménagement… Côté privé : des opérateurs de réseaux, des sociétés de construction, des opérateurs immobiliers, des services de mobilité… “L’idée, c’est de tirer le meilleur parti des technologies en fournissant des capacités d’analyse et de visualisation. L’utilisateur disposera de multiples fonctions pour représenter les informations en 2D, en 3D ou sous forme d’analytiques.”
Mais la grande force de cette plateforme, et sa différence par rapport à la concurrence, tient à ses capacités collaboratives : “On pourra se constituer un réseau de contacts ou un groupe d’intérêt avec lesquels partager les informations. Par exemple travailler en équipe sur un projet local avec ses partenaires et sous-traitants. Ou encore créer un réseau d’envergure internationale entre des villes engagées sur un même sujet pour du partage d’expérience.”
Eegle joue aussi la carte de l’ouverture. Avec d’abord des développements en Open Source, encouragés dans le secteur public par la loi sur la République numérique. Avec ensuite la mise à disposition d’interfaces de programmation (API) pour favoriser le développement d’applications “par-dessus la plateforme”. Laurent Le Breton cite l’exemple d’une application qui permet de catégoriser les projets d’aménagement et de construction en termes de consommation d’énergie et d’émissions de CO2. Grâce à la plateforme Eegle, cette information pourra être partagée entre les différents acteurs de l’aménagement du territoire.
Le modèle économique est celui du SaaS, avec des modalités d’abonnement à la consommation qu’il reste à finaliser. Une certitude, il faudra sans attendre faire grossir le nombre des utilisateurs : “L’offre d’Eegle est avant tout une innovation d’usage. Il faut que le nombre des utilisateurs entrants crée un effet d’entrainement. Et dans le même temps trouver des partenaires qui développent les premières applications à valeur ajoutée dans une logique d’écosystème autour de la solution.”
La startup est hébergée par l’IMT Atlantique (ex Télécom Bretagne) de Rennes. Le calendrier d’Eegle prévoit une première levée de fonds d’amorçage dans les semaines qui viennent. Puis une version bêta au début du second semestre, un début de commercialisation en fin d’année et une accélération en 2018. Le marketing sera orienté “digital et social” et sans limite géographique dans une approche de “plateforme cloud mondiale”.