Emploi & numérique : ça s’accélère en région rennaise

Publié le 05/04/2017

numérique

Avec un gain de 950 emplois salariés en 2016, le secteur du numérique accélère sa montée en puissance en Ille-et-Vilaine.

 

Sur le front de l’emploi, les entreprises rennaises spécialisées dans le numérique affichent un bilan positif en 2016. L’année dernière, elles ont enregistré un solde net de près de 800 salariés. Soit 90% des emplois supplémentaires créés en Ille-et-Vilaine dans la filière. D’après les données présentées par l’Audiar, l’agence de prospective de la métropole rennaise, le 4 avril, c’est plus que les années 2014 et 2015 cumulées. Au total, les 1060 entreprises identifiées emploient aujourd’hui 27 300 salariés dans le département .

Tous secteurs confondus

La tendance « a concerné toutes les catégories d’entreprises », assurent les services économiques de la Métropole rennaise : entreprises de services numériques (ESN), PME technologiques et grands industriels. En tête, les entreprises de services numériques, telles que Proservia, Capgemini, SopraSteria et CGI, tirent les chiffres vers le haut en contribuant à la moitié du solde net. Quant à savoir quel secteur est le plus dynamique de la e-santé ou de la cybersécurité, il faudra attendre le 3ème trimestre 2017 et la consolidation des données pour en savoir plus.

Du privé à la recherche publique

« Notre objectif est connu, a rappelé Gaëlle Andro, vice-présidente de Rennes Métropole en charge du développement économique, 1000 emplois par an pour les cinq prochaines années. » L’objectif a été manqué de peu. Mais, nuance Ronan Viel de l’Audiar, « les données ne concernent que les emplois salariés des entreprises mais la vague est plus large ». Et de citer le potentiel du secteur publique avec des effectifs croissants dans plusieurs laboratoires notamment du fait de la présence de la DGA-MI et de l’IRISA. « La cybersécurité est un secteur qui se développe et va encore se développer fortement », analyse ainsi Ronan Viel.

Recrutement en hausse en 2017

Signe d’un temps clément sur le secteur numérique, le forum de recrutement numérique, organisé au même moment dans le bâtiment totem de la French Tech, a rassemblé près de 30 entreprises dont Thales, la rennaise Nijii ou encore Klaxoon, la start-up qui n’en finit pas de monter. Dans leurs dossiers, près de 700 postes ouverts à court, moyen ou long terme soit 200 de plus que l’année dernière.
Pour prolonger le forum, l’agence Pôle emploi de la rue de Redon organise des stands virtuels jusqu’au 28 avril sur salonenligne.pole-emploi.fr. « Nous aurons au moins 59 offres supplémentaires proposés par 11 entreprises qui ne pouvaient pas être présentes aujourd’hui. Les autres pourront également prolonger leur recrutement », explique Frédéric Mangelinck, son directeur.

Des levées de fonds en progression

Autre indicateur positif : l’accélération notable des levées de fonds par les start-up bretilliennes. En un an, le montant du cumul a été multiplié par trois pour atteindre 35,2 millions d’euros. « Un bon signe pour l’emploi, estime Stanislas Hintzy, directeur général de la French Tech Rennes Saint-Malo, d’autant que si l’on y ajoute les montants que certaines start-up ne souhaitent pas communiquer, nous sommes davantage autour de 45 millions d’euros ». Au total, 27 start-up ont été créées cette année en Ille-et-Vilaine : une tendance qui se maintient depuis 5 ans.

Des profils en mutation

Si les profils techniques et ingénieurs restent très prisés, les attentes vis-à-vis des futurs recrutés se modifient dans plusieurs entreprises. Chez Ariase Group, fournisseur de services et solutions numériques depuis 2009 qui emploie 87 personnes, l’heure est dorénavant à la « senorisation » sur le recrutement de certains profils notamment dans le développement commercial et le marketing. Même tendance chez Klaxoon. Depuis le début de l’année, l’entreprise qui développe de nouvelles manières d’interagir, a déjà embauché 18 personnes. « La bataille du recrutement est réelle car nous ne recrutons plus avec des fiches de poste figées. Nous sommes plutôt passés dans l’air des fiches de non-poste avec une latitude d’action très large », précise Matthieu Beucher, le dirigeant. Dans les deux cas, les entreprises misent sur une cinquantaine de recrutements en 2017. Des annonces de bon augure.

Plus
Le solde net des emplois salariés dans les entreprises numériques d’Ille-et-Vilaine est passé de + 460 et + 440 en 2014 et 2015 à + 950 en 2016.
Le cumul des levées de fonds déclarées par les start-up du numérique en Ille-et-Vilaine est passé de 5,4 millions d’euros en 2014, à 11,2 millions d’euros. Il a triplé en 2016 pour atteindre 35,2 millions d’euros.