Gustav by Cocktail, la 3D débridée

Publié le 07/09/2017

Bandeau Gustav by Cocktail

Tout est original dans cette startup : le profil atypique du dirigeant, Colin Clément ; la façon dont il s’est pris pour créer l’entreprise ; les critères de recrutement… Jusqu’au nom de la société pour le moins décalé. Un état d’esprit résolument créatif et joueur, dont on pressent qu’il est aussi un atout maître quand l’objectif est d’innover dans le monde de la 3D.

“Je n’ai pas le bac. Je ne voulais pas faire d’études.” Colin Clément n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il s’agit de se présenter. Mais, à y regarder de plus près, son parcours est tout à fait construit. La première étape, “l’envie de découvrir”, l’a amené à travailler “dans 40 boites différentes”. À travers tous les secteurs : agriculture, industrie, tertiaire. En France et à l’étranger : l’Irlande, l’Asie. Ceci tandis qu’en parallèle, il se forgeait en ligne une culture numérique : l’électronique, la programmation… Ce qui l’a amené à créer une première activité en autoentrepreneur “pour faire de la gestion de projet”.  Le service – inclure du numérique dans un spectacle – s’adressait à des artistes : danseurs, performeurs, gens de théâtre. De cette mise en jambes culturelle a germé l’envie de “monter quelque chose de plus structuré”.

L’idée est de créer une startup spécialisée dans les technologies 3D. La nouvelle activité n’existe pas encore qu’elle porte déjà un nom, Gustav, en référence “aux grands-pères qui bricolaient dans leurs ateliers”. Car la volonté est de créer “un atelier numérique” pour travailler “en artisan, sur des projets qualitatifs”.

Un partenaire entrepreneur comme accélérateur

Conscient que seul, “c’est compliqué”, Colin Clément se lance alors dans une démarche peu commune : trouver un partenaire en rencontrant des entreprises en place. C’est ainsi qu’il démarche plusieurs sociétés. Dont Cocktail Vision à la Roche-sur-Yon, spécialisée dans l’affichage numérique urbain. “Tout est allé très vite. Moi je présentais un projet de communication 3D innovant. Eux cherchaient des solutions pour remettre en cause leurs pratiques. Avec Stéphane Frimaudeau on s’est dit : on monte l’entreprise ensemble.”

Gustav by Cocktail, c’est le nom que prend la société, nait en septembre 2016. Et très vite, grâce à l’accord conclu, se profilent les premiers clients. “Là où il aurait fallu ramer pendant des années, j’ai tout de suite travaillé avec de grosses structures. Dès le démarrage j’avais des locaux, une assise en termes de trésorerie, une ouverture sur un réseau, des commerciaux, un service comptable. Ça a été un accélérateur incroyable…”

S’appuyer sur le côté ludique de la 3D

L’entreprise structure son activité autour de la modélisation et de l’animation 3D “sur des supports innovants”réalité virtuelle, hologrammes, réalité mixte. Elle cible les secteurs de l’industrie, du commerce et de l’événementiel grâce à des outils habituellement utilisés dans le monde du cinéma ou du jeu vidéo. “C’est notre force. Nous mettons ces compétences venues du jeu au service de projets tout à fait sérieux.”

Pour illustrer, deux exemples réalisés pour un industriel, le fabricant et distributeur de solutions de confort thermique Groupe Atlantic. Une première application permet d’effectuer une revue de conception d’un nouvel équipement sans qu’il soit besoin de fabriquer un prototype. La validation s’effectue autour d’une représentation 3D que l’on peut visualiser sous toutes les faces, “il ne manque que le toucher”. L’autre application est commerciale. Elle permet au client final de choisir ses appareils de chauffage ou de ventilation de manière ludique et efficace, “en jouant dans un environnement 3D”.

Gustav veut explorer de nouveaux usages 3D

Au-delà, Gustav by Cocktail ambitionne d’inventer “d’autres modes de communication”. Notamment autour de l’holographie et de la réalité mixte. Un premier projet collaboratif est envisagé, dans le cadre de l’appel à projets PME 2017 lancé par Images & Réseaux. L’effectif – quatre personnes aujourd’hui – ne risque pas de s’ennuyer : “Nous sommes une équipe de créatifs. Je n’embauche pas sur un CV mais sur une passion. Ce dont j’ai envie pour moi et pour l’équipe, c’est qu’on vienne au travail parce qu’on s’y amuse.”

Après bientôt un an d’existence, le carnet de commandes est bien garni. La clientèle se développe d’abord dans le Grand Ouest : “Il y a beaucoup à faire ici. Il faut savoir prendre le temps. Notre développement se fera naturellement.”

L'équipe. À gauche, Colin Clément

L’équipe. À gauche, Colin Clément

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gustavbycocktail.com