Haapie, l’interaction vocale pour robots et chatbots

Publié le 18/12/2017

Haapie-One

On la connait pour son petit robot assistant Haapie-One. Mais la startup rennaise est avant tout spécialisée dans le software. Haapie développe des composants logiciels qui permettent d’intégrer une interface vocale intelligente et interactive à un service, un robot, un chatbot ou encore un objet connecté. Ces briques technologiques de pointe sont basées sur les sciences cognitives et l’intelligence artificielle.

À la tête de l’entreprise, deux profils expérimentés. Frédéric Soufflet, le CEO, est un expert de la reconnaissance vocale. Il est passé par Thomson Multimédia, Telisma (dont il était cofondateur) puis OnMobile. À ses côtés Carolyn Hogg, la directrice des opérations, est une spécialiste du marketing et du management de produit. Tous deux ont cofondé Haapie en 2015 avec l’idée de développer des solutions de dialogue intelligent.

Haapie-Team

Apporter de l’information en langage naturel

Concrètement, Haapie travaille dans trois directions : la reconnaissance vocale qui permet à l’automate d’interpréter les questions et commandes ; la gestion du dialogue de façon à obtenir une conversation fluide et naturelle ; et le système cognitif qui analyse la demande pour trouver une réponse pertinente dans un ensemble de données. “En combinant ces trois technologies”, explique Carolyn Hogg, “on peut créer une interface vocale capable d’apporter des informations précises en réponse à n’importe quelle question en rapport avec une activité.”

Ce qui peut s’appliquer à des usages multiples : un service d’accueil client dans le secteur de la banque-assurance, un service interne d’information et d’aide à la décision, un assistant personnel pour le maintien à domicile des personnes âgées, un agent conversationnel… Finalement, tous domaines “à partir du moment où il existe une base documentaire importante dont on veut simplifier l’accès par une interface vocale interactive.” Et d’ajouter un exemple dans le secteur du bâtiment intelligent : “Nous avons été sollicités pour un chatbot de maison capable de donner toutes les informations de la vie locale : les horaires de transport, les activités culturelles, les services administratifs de proximité…”

Les solutions de dialogue intelligent développées par Haapie peuvent aussi être intégrées dans des objets connectés ou des robots d’assistance. Le robot social Haapie-One en est une illustration : “C’est une enveloppe pour notre technologie. Un démonstrateur qui permet de montrer l’étendue des possibilités offertes par les interfaces de dialogue en langage naturel.”

Une solution prête à intégrer

Avec ses “briques logicielles”, Haapie cible les développeurs de services, les concepteurs d’objets connectés, les fabricants de robots…  Tous ceux qui veulent intégrer du conversationnel intelligent à leurs produits et services, ou encore simplifier l’accès à certaines données du système d’information. “Nous sommes sur un modèle en B2B. Nos clients sont surtout des grands groupes. Et de plus en plus des PME qui conçoivent des produits, notamment pour la santé… Notre objectif est de vendre nos technologies en marque blanche à des développeurs, des intégrateurs, des constructeurs.”

Dans le secteur des interfaces vocales dominé par quelques grands acteurs américains, la startup rennaise se positionne en fournisseur de proximité : “Notre différence, c’est que nous sommes propriétaires de notre technologie. Ce qui veut dire deux choses. D’abord que nous pouvons personnaliser notre solution à un besoin particulier. S’adapter à un vocabulaire métier très spécifique, par exemple. L’autre point fort étant que nous pouvons garantir la localisation des serveurs pour répondre au souci de sécurité des données. Nous pouvons même déployer les serveurs dans les bâtiments de nos clients.”

Un marché poussé par l’international

En un peu plus de 2 ans, la startup a mis au point la solution, expérimenté différents cas d’usages et testé le modèle économique. Pour l’instant les affaires se font d’abord à l’international, 80% du chiffre, parce que “le marché des robots sociaux et des robots assistants se développe par l’Amérique du Nord et l’Asie.” En 2018, l’objectif est de renforcer la position en France. Le français et l’anglais décliné en versions britannique et américaine, sont les deux langues aujourd’hui disponibles.

L’actualité de Haapie est dominée par deux préoccupations : une levée de fonds en cours pour structurer l’entreprise et le recrutement de compétences pour renforcer l’équipe.

 

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