Hera-MI : l’intelligence artificielle dépiste le cancer du sein

Publié le 30/03/2018

Mammographie-3D

Hera-Mi met au point un logiciel associant intelligence artificielle et traitement d’images pour assister le dépistage du cancer du sein. Un outil dont la phase d’apprentissage automatique se fera simultanément en France, en Europe et aux États-Unis. Car l’ambition de la startup nantaise est d’emblée mondiale.

L’entreprise est née de l’association de deux profils on ne peut plus solides. Elle, Sylvie Davila, docteur en biologie et titulaire d’un executive MBA, évolue dans l’industrie de l’imagerie médicale depuis 15 ans. Lui, Bruno Scheffer, radiologue et spécialiste en imagerie mammaire, bénéficie de 30 ans d’expérience de dépistage du cancer du sein. Tous deux, explique Sylvie Davila, étaient convaincus que “le machine learning et l’intelligence artificielle ouvrent des possibilités d’innovation dans le domaine de l’imagerie médicale”. Ils ont créé Hera-MI sur cette idée en avril 2017 pour développer et commercialiser un premier outil.

Un logiciel d’aide à la décision

D’abord quelques mots sur le contexte. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. En France, il touche une femme sur huit. Mais détecté suffisamment tôt, il peut être guéri dans plus de 90% des cas. “C’est le diagnostic précoce qui est important, pour lequel l’imagerie médicale joue un rôle déterminant“, précise la CEO.  Plusieurs techniques d’imagerie sont utilisées. D’abord la mammographie 2D, puis en complément l’échographie, l’IRM… Et depuis peu la mammographie numérique 3D : “une technologie révolutionnaire très performante, mais complexe à interpréter car le radiologue doit analyser plus d’une centaine d’images par patiente.”

D’où l’intérêt de l’application d’aide à la décision mise au point par Hera-MI. “Notre logiciel s’appuie sur l’intelligence artificielle et le traitement d’images pour identifier les zones où se trouvent des anomalies. Il sélectionne les images que le radiologue doit examiner avec le maximum d’attention.” Il ne s’agit donc pas de poser le diagnostic à la place du médecin, mais d’aider celui-ci à optimiser son temps. “C’est un binôme entre radiologue et logiciel afin de se concentrer sur les cas suspects.”

En France, en Europe, aux Etats-Unis

Le logiciel sera bientôt disponible en version prototype, puis installé sur plusieurs sites partenaires “à partir de septembre 2018”. Ceci pour “apprendre” à partir des différents cas rencontrés en France, en Europe et aux États-Unis. “On doit pouvoir tenir compte de toutes les diversités de population. Il est important que les sites partenaires soient répartis dans des régions et des pays différents pour prendre en considération toutes les spécificités.”

Ensuite viendra le temps des certifications. D’abord en Europe, puis aux États-Unis. Avec pour cible une commercialisation sur les deux continents dès le deuxième semestre 2019. Car il faut aller vite : “Dans le domaine de l’aide à la décision pour le diagnostic précoce du cancer du sein, c’est maintenant ! Notamment aux États-Unis qui représente aujourd’hui 57% du potentiel marché. La porte est ouverte. Après, il sera trop tard.”

La stratégie de Hera-MI est résolument tournée vers l’international. “Nous voulons être une startup globale” affirme Sylvie Davila. Une implantation aux Etats-Unis devrait d’ailleurs intervenir “d’ici la fin de l’année”. De même qu’une levée de fonds afin de soutenir la structuration de l’équipe et l’internationalisation. Également en négociation un partenariat de commercialisation avec un industriel de l’imagerie médicale d’envergure mondiale. Quant aux idées de R&D, elles ne manquent pas. Avec déjà dans les tuyaux une nouvelle fonctionnalité utilisant l’imagerie pour accélérer les biopsies. Puis une application de biopsie robotisée qui sera développée sous forme collaborative, prévue pour être opérationnelle “à horizon de quatre ou cinq ans”.

 

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