Innovation, rupture, transition, que veulent dire ces mots en 2016 et au-delà ?

Publié le 15/02/2016

Lettre de prospective produite par Jean Claude Fraval Images & Réseaux

Nouvelle lettre prospective proposée par Jean Claude Fraval dont nous vous proposons une synthèse. Son intégralité est disponible sur le site du pôle Images & Réseaux avec l’ensemble des annexes. Que veulent dire aujourd’hui les mots d’innovation, de rupture et de transition que l’on entend partout ?

Le mot « transition » tend à se généraliser dès lors qu’au-delà de l’innovation, une rupture s’annonce et que les modèles antérieurs (existants et en vigueur) se trouvent complètement remis en cause. Le passage entre le modèle existant et en vigueur et celui qui verra le jour nécessite alors une « transition ». Au cours des derniers mois, des dernières semaines les médias se sont faits l’écho de plusieurs ruptures importantes, donc de plusieurs transitions en cours :

  • transition « numérique » où le passage au tout numérique pour les technologies grand public, pour l’économie numérique puis pour la société numérique, irriguera bon nombre d’activités quotidiennes de tout un chacun.
  • Transition climatique : les changements climatiques et le traitement mondial des réductions des causes de ces changements (gaz à effet de serre par exemple) semblent devoir changer les comportements humains concernant un certain nombre d’impact sur la planète (en premier lieu le climat mais également la pollution, l’urbanisation, la déforestation, la capacité de nourrir une population de plus en plus importante sur un territoire agricole de plus en plus réduit, …).
  • transition énergétique : baisse (chute) du prix des énergies fossiles du fait des nouvelles sources (gaz de schiste), énergies renouvelables, énergie nucléaire (à la fois démantèlement du parc existant et extension) mais également transi on dans les bâtiments, dans les transports, …, sont autant de facteurs de changement qui modifient  l’approche qui peut en être faite, sans compter sur la « numérisation » des modes de consommation, de régulation, contrôle.
  • transition démographique : la décroissance démographique de certains pays et le vieillissement de leurs populations, la croissance démographique d’autres pays et le rajeunissement de leurs populations, les phénomènes migratoires (économique, climatique ou en provenance de zones de guerre), changent en profondeur les données démographiques mondiales.
  • transition sociologique : croissance des classes moyennes dans les pays émergents et simultanément croissance des salaires, urbanisa on, décroissance de l’emploi salarié au profit des emplois « indépendants », économie collaborative puis économie de partage donnent naissance là encore des changements en profondeur.
  • transition biologique : la découverte scientifique de l’année 2015 – CRISPR – (« couteau suisse de l’ADN ») venant s’ajouter à l’émergence de la bio-informatique, suggère une rupture importante dans l’approche des maladies et des possibilités de guérison.

Plus encore, ce qui irrigue ces transitions, c’est l’importante contribution de la « numérisation ». Chaque transition ne peut exister que parce qu’il y a rupture et il ne peut y avoir rupture que parce qu’une bonne partie des produits ou des services qui en découlent ont été « industrialisés » grâce aux technologies numériques. Certes les technologies ne sont pas à l’origine de tous ces changements mais elles y contribuent. L’uberisation de l’économie, ne peut se faire que parce les services de réservation, les services de location, …, les services de mise en relation ont été largement industrialisés grâce aux technologies de l’informa on et des communications (le TIC), industrialisation qui a non seulement permis de multiplier l’audience, la base de clientèle mais qui a également permis de maintenir constante la qualité de services quel que soit le nombre, d’augmenter la pertinence de la gestion des relations avec les clients, de réduire les délais, … .

On va donc trouver cette année deux approches différentes : celle des tendances où à partir du point 2015 et des évolutions passées (avant 2015) on essaiera de tracer la voie 2016 et au-delà et celle des ruptures où partant de la réalité 2015 on ne peut qu’imaginer ce qui peut se produire (en toute probabilité) à par r de 2016, sans continuité (donc en transition). Ces deux approches ne sont pas complémentaires puisque l’une est une projection, une perspective, l’autre est une prospective. L’une est plus adéquate pour les marchés en cours de saturation, donc de renouvellement, l’autre ne peut être qu’une rupture, une transition.