Publié le 16/04/2018
D’un côté, l’esprit pionnier. De l’autre, le cumul impressionnant de compétences de cinq fondateurs expérimentés. Sensing Vision est une jeune pousse atypique sur le marché de l’efficacité énergétique. Sa promesse : 20% d’économie en l’espace de 6 mois sur un parc de bâtiments. Grâce à un mix technologique associant internet des objets, intelligence artificielle, cloud et open API.
Les histoires de création d’entreprise regorgent d’anecdotes. Celle de Sensing Vision retiendra que l’étincelle est née d’un mandat d’élu d’une petite commune d’Ille-et-Vilaine. Et d’un projet d’optimisation énergétique, Smart Saint-Sulpice, que Benoît Vagneur avait accompagné à Saint-Sulpice-la-Forêt en tant que premier adjoint. L’opération a valu à la commune le titre de Plus petite smart city du monde, largement repris dans les médias. “Sur les photos, je suis le grand barbu” s’amuse l’élu devenu entrepreneur.
La suite est l’envie de rebondir de cinq cadres aux compétences pointues, chacun bénéficiant de plus de 20 ans expériences dans sa spécialité : réseaux et télécoms, intelligence artificielle, mesure et traitement des données, intégration de systèmes complexes… “Pour ma part, j’ai exercé essentiellement des fonctions de dirigeant commercial chez Cisco et Avaya” commente celui qui a pris la fonction de président. Ensemble ils ont cofondé Sensing Vision, en juin 2017, dont l’activité est centrée sur l’efficacité énergétique des bâtiments.
Sensing Vision s’adresse aux collectivités locales, aux administrations, aux universités, aux entreprises du secteur tertiaire. Bref, “à tous les possesseurs de parcs de bâtiments” qui souhaitent réduire leur consommation d’énergie. Avec cet argument : “Nous sommes capables de réaliser 20% d’économie dans les 6 mois après le déploiement et de tenir ce niveau dans la durée. Notre modèle prévoit un retour sur investissement dans les 3, 4 ou 5 ans.”
La solution est basée sur un réseau IoT composé de capteurs “non intrusifs”, donc qui s’ajoutent à l’infrastructure en place sans la perturber. Ce réseau bénéficie d’une couverture radio du type LoRaWAN qui permet de collecter les mesures temps réel issues des capteurs. Puis de les diriger, via une infrastructure sécurisée sur internet, vers une plateforme cloud. Là, elles sont traitées par des algorithmes d’intelligence artificielle avec d’autres données telles que la météo, les agendas d’utilisation des bâtiments, des mesures Linky, Gazpar ou autres. Pour, au final, générer de l’information et des alertes faciles à interpréter par un agent d’exploitation, un gestionnaire de bâtiment, les usagers…
“Nous ne pilotons pas les équipements. S’il y a une fuite d’eau ou une consommation excessive d’énergie, ce n’est pas nous qui fermons les vannes. Ce que nous faisons, c’est produire de la connaissance et proposer des adaptations. La responsabilité de l’action reste aux parties prenantes qui exploitent ou utilisent le bâtiment. Nous outillons et nous assistons la conduite du changement”.
La plateforme Sensing Vision est opérationnelle. Avec déjà deux références. La mairie de Chevaigné, commune où l’entreprise est installée. Et le lycée Maupertuis de Saint-Malo dans le cadre de l’appel à projets Expérimentation d’innovations numériques lancé par la région Bretagne. La jeune entreprise mise sur le partenariat comme levier de commercialisation. Avec pour cible le territoire national et en commençant par l’Ouest, pour “acquérir de la stabilité” avant d’envisager d’aller plus loin.
Côté R&D, la jeune entreprise déroule “une roadmap technologique” qui enrichira progressivement la plateforme de nouvelles fonctionnalités. Deux axes sont mis en avant : des modèles numériques et de l’IA pour analyser les dysfonctionnements sur des “grands jeux de données”, et des interfaces applicatives adaptées aux métiers (exploitants techniques, direction…) qui permettent de passer de la connaissance à l’action.
Sensing Vision se vit-elle comme étant une startup ? “Pas dans le modèle financier” répond Benoît Vagneur, qui ajoute. “Ce qui ne nous empêche pas d’avoir un garage plein de machines qui clignotent dans tous les sens. Technologiquement, nous sommes hyper pointus. Notre activité, c’est 60% de R&D.”
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