Une journée à SMART ENERGIES EXPO 2016 : quels enjeux et tendances pour le marché de l’énergie ?

Publié le 03/06/2016

smartenergies2016

31 mai, je passe la journée à Smart Energies Expo 2016. Le Pavillon SMILE y est imposant et l’écosystème grand ouest très présent. Retour sur les conférences auxquelles j’ai pu assister. On y parle big data, architecture informatique, mais surtout évolution, disruption dans les modèles économiques.

Mais d’abord, Smart Energies Expo c’est quoi ? Smart Energies Expo c’est le nouveau nom de SG Paris qui se scinde en 2 parties l’expo et un summit avec des conférences de CEO et acteurs de l’énergie. 5 pavillons, des rdv btob, et plus de 80 conférences « flash ». On y parle efficacité énergétique, grid et infrastructures, Big Data et Internet des objets, smart home, smart building, stockage de l’énergie, mobilité électrique.

En tant que territoire d’expérimentation pour un réseau électrique intelligent SMILE avait donc son stand avec une dizaine d’acteurs, PME ou startups venues présenter leurs solutions aux industriels et énergéticiens.

Mais Smart Energies Expo c’est aussi des conférences. Retour sur celles que j’ai pu faire.

 

La data, du transactionnel au flux selon Hervé Rannou, Cityzen Data

1ère conférence de la journée, Hervé Rannou, Cityzen Data revient sur les enjeux liés aux big data et sur les évolutions de la chaîne de valeur qui devient transversale. En effet « le numérique change la donne et oblige le marché de l’électricité, historiquement vertical dans une logique de monopole à se renouveler bien qu’aujourd’hui on soit surtout dans des projets pilotes ou des POC ». Aujourd’hui quand on met ensemble data et énergie on aboutit à du fonctionnel où le temps réel est prédominant et  préfigure un renversement de l’architecture informatique dominés encore aujourd’hui par les ERP.  Hervé Rannou explique comment les gens vont de plus en plus raisonner en mode « flux ». Avant on recréait ce que se passait dans l’entreprise avec du data mining, aujourd’hui on stocke l’information dès qu’elle arrive et on ne la touche pas. Ensuite on s’occupe de ce qu’on doit en faire et on lui donne de la valeur. C’est une transition profonde du transactionnel vers le flux qui touche les métiers et l’évolution des SI va nécessaire aller vers des systèmes qui gèrent de la donnée brute. Autre révolution selon le dirigeant l’intégration de l’open source. « Beaucoup de projet smart grid ont été portés par la conviction que c’était avant tout des projets électriques mais en relativité se sont des projet informatique au service d’un métier avec 90% de spécifiques ». Aujourd’hui les acteurs industriels se positionnent sur l’open source sur les couches non critiques sans valeur ajoutée. Car Hervé Rannou ne le répètera pas assez « L’open source est une manière d’avance de façon proactive ».

flux

 

evolutionarchi11h, grand moment dans l’histoire de l’énergie, ERDF dévoile son nouveau nom : ENEDIS.

ERDF

De son côté, Etienne Dugas, Président de la FIRIP explique comment selon lui le « territoire rural connecté aura plus de facilité que la smart city à se déployer grâce aux Réseaux d’initiatives publiques ». Et pour y arriver « Le seul moyen c’est la fibre optique, technologie dont on ne connait pas les limites et qui devrait tenir au moins autant que le cuivre qui a tenu plus de 100 ans. Seule la fibre optique est capable de supporter l’ensemble des flux de l’ensemble des utilitaires ».

Efficacité énergétique et valorisation des données  pour l’industrie devient de la business intelligence

L’entreprise Qualisteo intervient ensuite sur l’efficacité énergétique pour les bâtiments industriels. Fort de vouloir promouvoir leur solution qui permet de comprendre la consommation par zone, par usage ou par appareil en se branchant directeur derrière l’arrivée électrique, le dirigeant fait avant tout la promotion du Lean manufacturing et des données pour l’efficacité énergétique au service du business intelligence. « L’enjeu aujourd’hui pour les entreprises qui font de la donnée est d’accompagner un afflux d’informations qui rentre dans le processus industriel et accompagner le management de la donnée pour que les données de l’énergie soient collérées avec les autres données de l’entreprise pour une business intelligence efficace. Les données ne sont pas uniques, une donnée électrique doit être croisée avec une donnée de production pour faire du business intelligence.  Il s’agit de faire ressortir de la valeur et l’efficacité énergétique est un des leviers. Aujourd’hui notre métier est de regarder les données qui arrivent en masse par le bon prisme pour leur donner de la valeur pour l’entreprise.  »

Avec l’entreprise Dawex on reste dans la data et sa valorisation. Comment bien monétiser la data de mon entreprise ? Car nous sommes là dans un marché en pleine expansion avec des entreprises qui se pose la question de la valorisation de la donnée. Cela passe par une multitude d’étapes, de la collecte au stockage en passant par le nettoyage, l’agrégation, … Avec tout de même quelques questions de fond quand il s’agit de monétiser en externe et de décloisonner les filières :

  • A qui appartient la donnée ? A l’utilisateur, à l’organisme qui collecte, ou celui qui a produit le software ?
  • A qui je décide de vendre ou d’acheter ? Et sous quelles conditions d’utilisation ?
  • Comment fixer le prix de la donnée ? Car il n’y a pas de « cours de la données », juste une question d’offre et de demande et une distinction à faire entre le producteur de donnée brute et le « raffineur » qui va préparer la donnée avant de la vendre.dataeconomy

Pour répondre à ces questions les entreprises passent de plus en plus par un tiers de confiance dans la transaction.

Comment développer son marché smart home avec une proposition de valeur dont les consommateurs ont envie

Que ce soit la conférence de Cap Gemini ou la conférence d’Altran Research auxquelles j’ai assisté, tous s’accordent à dire qu’aujourd’hui le consommateur fait la loi sur le marché de l’énergie et le fait avancer vers un marché de services où les règles changent et où il s’agit non pas de trouver la bonne idée, mais l’idée que les consommateurs accepteront de payer. C’est l’exemple même du succès de la plateforme directement venu des Pays Bas ENECO. L’énergéticien vend à une allure record sa plateforme de smart home, même à des individus qui ne se fournissent pas en électricité chez eux. Grace à quoi ? « À une offre de service que les clients veulent et qu’ils acceptent de payer. Exemple : l’information sur sa consommation d’énergie tout le monde la veut mais personne n’accepte de payer pour l’avoir car on considère que c’est induit dans le service de facturation ».

clientLa solution ENECO est certes une solution smart home pour définir le meilleur moment de recharger son véhicule par exemple, mais intégrée au cœur de la maison elle fournit également des informations sur la météo, sur les horaires de trains, donne la capacité de recharger sa carte transport depuis son salon, … Technologiquement il n’y a pas de rupture mais tout est dans l’usage et le marketing de ce dernier. « Avec un déploiement de 2 solutions par minutes, ENECO a gagné le cœur de la maison de façon impressionnante et s’apprête à conquérir l’Europe avec sa plateforme ouverte, sur laquelle peuvent s’agréger de nombreux nouveaux services. Eclairage intelligent, course en ligne, détecteur de fumée, il s’agit juste de voir ce que veut le client».

Car si on peut retenir une chose de cette journée à Smart Energy Expo c’est que demain, sur le marché de l’énergie, c’est le service qui fera le business modèle.