Publié le 19/05/2016
Après deux années consécutives à plus de 40% de croissance, Kerlink donne un nouveau coup d’accélérateur. L’équipementier en solutions réseau pour l’Internet des objets vise une entrée en bourse. L’objectif : conquérir au plus vite des positions sur un marché mondial de l’IoT en cours de structuration.
“C’est en 2016 que les positions doivent se gagner, en France mais aussi à l’international.” Pour le CEO de Kerlink, William Gouesbet, la startup rennaise doit profiter de son avance technologique pour s’affirmer comme un acteur incontournable du marché : “On ressent une vraie dynamique. De nombreux opérateurs dans le monde sont en train de tester nos technologies, soit en pré-déploiement, soit en déploiement opérationnel. Depuis quelques mois, on constate une accélération de la demande sur nos produits.”
L’entreprise date de 2004. Ses premiers résultats étaient venus avec la communication machine to machine, un marché du M2M où Kerlink est une référence en France. Il s’agit déjà de solutions pour objets communicants, mais qui s’appuient sur les réseaux de données des opérateurs télécoms : le GPRS, la 3G…, avec pour condition que chaque objet dispose d’une carte SIM.
Le véritable décollage s’est dessiné à partir de 2011 quand Kerlink a pris le virage des technologies LPWA (Low Power Wide Area). L’entreprise est membre fondateur de la LoRa Alliance, l’organisation promotrice de la technologie LoRa qui a permis de définir le standard LoRaWAN. Un choix payant qui lui a ouvert les portes de l’internet des objets : “Sans les coûts d’exploitation et de consommation liés à l’utilisation d’une carte SIM, le nombre des objets connectables s’est multiplié de manière considérable. Aujourd’hui, n’importe quel objet équipé d’un petit module de communication et alimenté par une simple pile bouton peut remonter des données.”
Depuis cette nouvelle orientation, Kerlink enchaîne des résultats prometteurs. Lors du dernier exercice 2015, le chiffre d’affaires a grimpé de 43% pour atteindre 7,4 millions d’euros. Ses clients sont des opérateurs de télécommunications qui proposent des solutions “aux industriels qui ont des objets à connecter”. Ce sont aussi des opérateurs de réseaux privés notamment dans les domaines de l’énergie et de l’alimentation en eau : GrDF, la Lyonnaise des eaux, la SAUR…
La jeune pousse, installée à Thorigné-Fouillard en banlieue rennaise depuis 2013, agit en tant qu’équipementier en fournissant “les stations de base de l’IoT”, donc les antennes qui permettent de raccorder les objets au réseau, ainsi que les logiciels et services de pilotage associés. Avec cette offre globale, elle est au cœur de tous les marchés “intelligents” : smart metering, smart grids, smart cities…
Pour conserver et accroître son avance, Kerlink investit sans compter en R&D : 30% du chiffre d’affaires l’an passé, soit plus de 2 millions d’euros. L’équipe, 62 personnes aujourd’hui, travaille notamment sur “les services à forte valeur ajoutée” dont la géolocalisation par triangulation dans les réseaux LoRa qui permettra de se passer de la technologie GPS : “Avec les produits Kerlink, un opérateur sera capable de géolocaliser un objet à moindre coût. Pour gérer un parc de vélos, par exemple.”
Outre “la différenciation par la technologie”, les autres priorités qui motivent l’introduction en bourse sont le financement de nouveaux efforts commerciaux et le développement à l’international : “Après avoir ouvert une filiale à Singapour en 2015, nous en ouvrirons une deuxième en fin d’année. Cette fois, ce sera l’Amérique du Nord.”
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