Publié le 24/06/2016
La conférence du lundi 20 juin 2016, organisée par l’association A3C7 et la ville de Cesson-Sévigné, a fait le tour pendant 2H30 sur les avancées technologiques en matière d’automobile. Que nous réserve l’automobile de demain ? Quels sont les projets en cours ? Résumé.
Un peu d’histoire : de la machine passive à la machine autonome
Apparues dans les années 1870, les premières automobiles ont remplacé les hippomobiles. Et, en un siècle, elles ont connu de multiples améliorations, tant au niveau de la motorisation, du freinage, du confort que de la sécurité des automobilistes. En 1980, l’ère cognitive a commencé, remplaçant ainsi la machine passive, ignorant tout de son environnement, en machine intelligente, capable de se localiser, de guider son conducteur et de prévenir de potentiels dangers. Désormais, nous parlons de véhicule autonome capable de se passer de conducteur sur certains axes routiers, et même de robot-mobiles.
Trois technologies fondatrices : localisation, cartographie et radiocommunications
L’automobile intelligente et communicante utilise la localisation, la cartographie et les radiocommunications, avec pour applications-clés respectivement la navigation, les points d’intérêts et l’info trafic. La localisation GPS, selon Michel Polacco, aviateur et journaliste, est un « héritage tombé du ciel » puisque une grande majorité des technologies utilisées pour les véhicules étaient déjà présentes dans les avions, comme le pilote automatique apparu dès 1930.
Concernant la cartographie, le principal challenge, comme l’a souligné François Meyer de la société Here, est de garder la fraîcheur de la donnée cartographique : chaque année 15% du réseau routier connait des changements. C’est un challenge auquel les constructeurs automobiles doivent faire face depuis de nombreuses années. Des flotting car sont envoyées régulièrement pour renouveller les cartes. Enjeux : réduire le métrage de précision aujourd’hui à 2m à moins de 10cm. Les radiocommunications, apparues dès 1997, permettent quant à elles prévenir les automobilistes des conditions météorologiques et des zones de danger en direct.
Zoom sur Carminat : la naissance du GPS
Carminat, résultante de 3 projets de R&D sur les 3 technologies fondatrices citées ci-dessus, a vu le jour dans les années 80 suite à l’identification des attentes clients, à savoir une réduction du stress en conduite, une simplicité d’usage et un prix accessible (système + cartes). Les besoins fonctionnels étant la possibilité d’une géolocalisation, d’un calcul d’itinéraire, d’un guidage d’un point A à un point B, d’un écran cartographique et de l’info trafic.
Suite à 15 ans de R&D, les résultats tombent : les investisseurs sont confiants sur l’avenir du GPS et les premières ventes auprès du grand public ont lieu. Les espoirs mis en Carminat sont attendus et appréciés.
Ensuite arrive l’an 2000 qui bouleverse les codes avec l’arrivée de la data mobile (SMS, GPRS), la démocratisation de l’écran tactile et le téléchargement sur Internet. Les réponses s’adaptent aussi à ce changement : les terminaux dédiés deviennent des terminaux génériques, les applications fixes deviennent téléchargeables, et l’info trafic générique devient personnalisée.
La volumétrie d’information est en croissante permanente, de nouvelles sources sont utilisées aujourd’hui : les floating car data, véhicules traceurs, et l’UGC, User Generated Content, c’est-à-dire les données générées par les utilisateurs finaux.
Et demain ?
Galileo, programme européen de navigation par satellite, souhaite combler les lacunes de la cartographie jusqu’ici qui manquait de précision. Il s’apprête à déployer 8 nouveaux satellites dans les deux prochaines années afin d’arriver à l’horizon 2020 au nombre de 30 satellites.
Le projet de déploiement de véhicules et d’infrastructures connectés européen, SCOOP, Système Coopératif Pilote, a pour objectif d’améliorer la gestion et la sécurité du trafic routier, contribuer à l’essor des véhicules connectés et autonomes, et également à réduire l’impact du transport sur l’environnement. Concrètement, il sera possible de déclarer un accident des kms à l’avance ou des zones de travaux directement sur le tableau de bord du véhicule. L’objectif est aussi de minimiser le nombre de panneaux à messages variables bordant nos routes pour que les messages initialement prévus sur ces panneaux soient diffusés directement dans la voiture. L’Ouest, très investi dans ce projet, bénéficiera de 200 kms de routes connectées sur les axes Rennes-St Brieuc, Rennes-St Malo, Rennes-Nantes et sur les rocades de St Brieuc, Rennes et Nantes.
Le coût de la conduite humaine est très important dans les accidents d’aujourd’hui, 99% de ces derniers sont dus à des erreurs humaines. La voiture autonome pourrait apporter une solution en anticipant les actions, en diagnostiquant les éventuels problèmes. Cependant, la contrainte majeure est la coordination de ces véhicules autonomes avec les autres véhicules non connectés. De nombreuses questions demandent réflexion, que ce soient des questions technologiques (vision, intelligence artificielle, communication entre véhicules et infrastructures), mais également et surtout règlementaires (modification du code de la route).
Découvrez en avant-première les fonctionnalités du véhicule autonome de Renault : Radar frontal longue portée, camera frontale, capteurs ultrasons courte portée, caméras numériques 180 degrés, radars d’angle, scanner laser…
https://www.youtube.com/watch?v=CaXS65dhIJ0