MOBIDEM authentifie notre identité sur mobile

Le projet MOBIDEM (MOBile IDEntity for the Masses) porté par ARIADNEXT, a pour objectif de proposer une solution d’identité numérique mobile efficace, accessible au plus grand nombre et interopérable via notre simple smartphone. Il a été initié en réponse au règlement européen eIDAS, véritable innovation juridique, qui, depuis 2014, met tout en œuvre pour faciliter le déploiement en Europe de la signature électronique, en clarifiant et en standardisant le cadre légal de cette technologie. 

Guillaume Despagne et Marc Norlain sont deux ex-employés de l’opérateur Télécom SFR, anciennement mobilisés au sein l’un de la direction commerciale à Paris et l’autre de la direction de lutte contre la fraude à Rennes. Ils ont décidé d’associer leurs compétences respectivement commerciales et technologiques en créant Ariadnext en 2010. « Nous sommes partis du constat que le contrôle d’identité réutilisable permet de fidéliser les clients qui n’ont pas toujours leurs documents sur eux », précise Marc Norlain. Les deux associés ont proposé leur solution pour un premier cas d’usage dans les magasins de téléphonie mobile SFR. Aujourd’hui, la société compte déjà 120 personnes et profite d’un développement accéléré en misant sur la R&D pour se positionner parmi les leaders de l’identité numérique fiable en Europe.

Un code PIN unique directement dans la carte SIM

Le projet MOBIDEM, labellisé par Images & Réseaux dans le cadre du FUI 21 en 2015, s’est engagé à faciliter la détection d’identité notamment faciale en intégrant un code PIN unique directement dans la carte SIM. Lancé à l’origine avec EPITA-L’école de l’intelligence informatique (94), Oberthur Technologies (92), OODRIVE (75) et l’Université de La Rochelle-L3I (17), le consortium a dû être réorganisé en cours de projet suite à la fusion de Oberthur Technologies avec Morpho pour créer IDEMIA qui ne partageait plus les mêmes priorités. Ariadnext a dû compenser mais comme l’indique Marc Norlain, « heureusement, Orange a accepté de reprendre la partie sécurité de la carte SIM en s’inspirant des résultats du projet Mobile Connect qui venait de se terminer. Ce qui a même permis une expérimentation imprévue de la solution Mobile Connect et Moi, seul IdP (Identity Provider) privé intégré à France Connect à l’échelle nationale dès fin 2017 et utilisé aujourd’hui par près de 150 000 abonnés d’Orange. » Pour l’instant, le projet est encore un centre de coût et a pris du retard en particulier en raison d’un cadre règlementaire encore flottant. Mais il a appris beaucoup à la société Ariadnext en terme d’expérience utilisateurs et de BtoC pour une amélioration continue de ses interfaces qui doivent être inclusive pour le plus grand nombre. Marc Norlain précise : «c’est un excellent bac à sable pour continuer à améliorer la solution, la rendre plus ergonomique. Nous espérons pouvoir obtenir la certification par l’ANSSI en fin d’année 2021 pour pouvoir commercialiser la solution».

Déjà plébiscité avant d’être terminé

Le projet a déjà pu être présenté au Mobile World Congress à Barcelone dès 2017 ainsi qu’à la présidence de l’Estonie lors d’un séminaire de lancement sur l’Europe numérique avec à la clé de belles rencontres pour la reconnaissance de l’expertise d’Ariadnext en Europe. « La société rennaise vise le marché européen depuis ses débuts sur le constat qu’en France, l’usage des documents d’identité n’est pas régaliens et qu’il faut une solution interopérable pensée à la plus large échelle ». Elle compte déjà un bureau en Espagne, en Roumanie, en Pologne, et poursuit son fulgurant développement avec bientôt un autre bureau en Belgique et 160 recrutements prévus dans les 12 mois à venir dont 60 en France et 100 en Roumanie. « Outre la reconnaissance faciale, la main d’œuvre pour la vérification manuelle réglementaire est indispensable. Reste maintenant à réduire cette partie grâce à l’IA qui peut permettre d’aller très loin mais qui ne sait pas encore remplacer le contrôle humain, cœur de métiers des experts d’Ariadnext » conclue le dirigeant associé qui précise que des interconnexions avec le projet IDECYS+ (FUI25) sont déjà en cours pour de nouveaux usages permettant notamment la délégation de signature aux personnes morales ainsi qu’aux aidants.