Publié le 29/11/2019
Spécialisée dans la fabrication de sous-ensembles mécano-soudés de grande précision, Jefmag cherchait une solution pour renforcer le contrôle qualité. Sa hantise : qu’un défaut de positionnement d’une simple ferrure bloque la chaîne d’assemblage du produit final chez le client. En réponse, elle s’est dotée d’un outil de réalité augmentée qui assiste l’opération de contrôle pour tendre vers le zéro défaut.
Ses clients sont de grands noms de la construction de matériel : Alstom, Manitou, Liebherr, Kuhn par exemple, dans quatre secteurs principaux. Pour le ferroviaire, Jefmag fabrique des châssis de tramways, des structures en acier de trains ou de métros, des composants de TGV. Pour la manutention, ce sont des châssis et bras pour charriots et nacelles. Pour le secteur du matériel lourd, des châssis d’engins de constructions, des longerons, des structures spéciales utilisés dans la recherche pétrolière. Pour le machinisme agricole, des châssis de machines et supports d’attelage par exemple…
Le métier de Jefmag est donc de fabriquer des pièces et sous-ensembles en acier. “Elles pèsent 100 kilos pour les plus petites pièces et jusqu’à 5 tonnes pour les plus grosses” précise le Directeur général, Emmanuel Delestrée. À quoi il ajoute qu’il s’agit de “production en série de structures souvent complexes”. L’entreprise dispose d’un bureau d’études qui analyse le modèle fournit par le client, propose des adaptations et conçoit le processus de production “pour optimiser les coûts de fabrication”. Avec une équipe de 150 personnes, Jefmag réalise un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros environ.
Certaines des structures fabriquées sont équipées de multiples éléments métalliques, souvent de petite taille mais essentiels à l’assemblage final. Ils servent à passer des câbles, fixer des carters par exemple. En cas d’absence ou de mauvais positionnement, il faut intervenir en urgence chez le client : “Comparé au volume traité, c’est très rare. Mais quand ça arrive, ça coûte cher.”
Une procédure de contrôle visuel réduit ce risque, mais Jefmag avait la volonté d’aller plus loin. Finalement, c’est en visitant le salon de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée à Laval qu’une solution a émergée. “Nous sommes à l’affut des dernières technologies. Bien-sûr dans nos métiers mais aussi tout ce qui est connexe et qui permettrait d’optimiser nos processus. C’est en visitant Laval Virtual que nos équipes techniques ont eu l’occasion d’échanger autour d’une solution en réalité augmentée.” Ce premier contact a débouché sur le développement d’une application réalisée par les sociétés Visiativ et Diota qui travaillent en partenariat.
Grâce à cette application, il suffit à l’opérateur de pointer la structure à contrôler avec sa tablette pour que la maquette numérique se cale automatiquement sur le réel et que les éléments à contrôler apparaissent en superposition sur l’image affichée. L’objet fabriqué ne sera déclaré conforme que lorsque l’opérateur aura vérifié et acquitté chacun des points à contrôler.
Selon Emmanuel Delestrée, l’usage de la réalité augmentée est parfaitement accepté : “C’est un outil d’assistance, il ne remplace pas les gens. Il est apprécié parce qu’il les soulage dans une tâche qui réclame beaucoup d’attention. C’est une charge mentale importante de contrôler 50 ferrures différentes sur un châssis. Le risque d’erreur ne disparaît pas complètement, mais on le divise par 10.”
L’application développée est effective depuis cet été. Elle est testée sur quelques structures complexes fabriquées pour le ferroviaire. “Pour l’instant, on se concentre sur ces premiers ensembles qui sont pour nous essentiels. Ensuite, on pourra généraliser.”
Témoignage de l’entreprise JEFMAG : la réalité augmentée au service du contrôle Qualité from Images et Réseaux on Vimeo.
Projet ayant bénéficié du dispositif Métall’Augmentée, soutenu par le Fonds pour l’innovation dans l’industrie (F2i) via l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) nationale, l’UIMM des Côtes d’Armor et le pôle Images & Réseaux.