Publié le 13/04/2016
Après l’annonce d’une levée de fond de 300 000 euros, GREENSPECTOR, spécialiste de l’éco-conception de logiciels, revient sur son parcours. La startup nous explique en quoi le Pôle de compétitivité à vocation mondiale, Images & Réseaux, a contribué à l’émergence de son projet.
Bien installés dans l’écosystème de l’innovation française, les pôles de compétitivité ont vocation à rendre l’économie plus compétitive, développer la croissance et les emplois, ainsi que rapprocher la recherche privée et publique. Implanté en Bretagne et Pays de la Loire, Images & Réseaux a labellisé plus de 700 projets pour leurs retombées économiques attendues. Parmi ses 260 adhérents, le Pôle met aujourd’hui en lumière GREENSPECTOR (anciennement KaliTerre), une start-up nantaise créée en 2010 pour laquelle il a activement contribué à chaque étape du projet.
Dans un monde virtuel où les ressources sont disponibles à l’infini, applications et fonctionnalités peuvent se développer sans limite. Pourtant, les langages informatiques gourmands et les logiciels surdimensionnés dopent la consommation énergétique du numérique au sein d’un monde réel où les ressources s’épuisent. GREENSPECTOR permet aux développeurs de contrôler et de réduire les besoins en énergie à la source, lors de l’écriture du code informatique. La solution cible le gaspillage dès le codage des logiciels grâce à un audit statique (détection des mauvaises pratiques) couplé à une sonde de mesure dynamique (consommation d’énergie en temps réel).
« Originellement, nous proposions une offre de conseils et de services autour du Green IT, c’est-à-dire la réduction de l’impact environnemental du numérique au sens large. Fin 2011, suite aux retours terrain et nos convictions, avec mon associé, nous nous sommes intéressés de près aux logiciels, un des vecteurs de consommation du numérique », détaille son dirigeant Thierry LEBOUCQ.
Afin de poursuivre l’aventure, GREENSPECTOR travaille sur un projet de R&D collaboratif en partenariat avec l’ICAM, le groupe Sigma et Tocea. Ensemble, début 2012, ils répondent à un appel à projet PME lancé par Images & Réseaux, dont l’objectif est de rassembler compétences et expertises en vue de l’accélération de la mise sur le marché d’innovations technologiques.
« Nous avons donc intégré Images & Réseaux et avons été suivis par le Pôle et Atlanpole, son correspondant pour les entreprises nantaises. Présents à chaque comité de pilotage, ils ont joué un rôle de conseil et parfois d’arbitrage. Ce projet collaboratif appelé Code Vert et d’une durée de 30 mois, a permis de confirmer la pertinence d’une solution par rapport au marché et d’aboutir à un prototype. Fin 2014, nous avons remporté deux prix lors des Trophées ‘Loading the Future’ organisés par le Pôle, le prix PME et le prix ‘Opportunités Digitales’, valorisant une fois de plus de notre projet », complète Thierry LEBOUCQ.
Travailler main dans la main avec un pôle de compétitivité permet aussi d’accéder à un réseau qui s’appuie sur un écosystème de pointe. Un atout qui a aussi retenu l’attention de GREENSPECTOR pour son projet, Images & Réseaux rassemblant 260 acteurs : grands groupes, PME, chercheurs, etc.
« Nous avons très régulièrement participé aux évènements organisés par Images & Réseaux afin de faire connaître note projet et envisager d’autres collaborations. Nous avons par exemple rencontré Thomson Video Networks ou encore Orange. Avec l’opérateur, un second projet de recherche sur les objets connectés dans le domaine de la maison a d’ailleurs été mis en place. A ce jour, nous poursuivons nos actions d’expérimentation d’éco-conception logicielle », commente Thierry LEBOUCQ.
« En étant intégré dans l’écosystème Images & Réseaux, nous avons rapidement compris que nous allions pouvoir rencontrer des investisseurs privés. Ce fût le cas lors de l’édition 2015 de Start West », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, soutenue par le Fonds d’investissement breton Nestadio Capital à hauteur de 300 000 €, GREENSPECTOR amorce un virage stratégique en 2016 et lance la commercialisation de sa solution
d’éco-conception des logiciels, déjà testée par des grands comptes tels Orange, la SNCF, La Poste ou Atos. La suite : poursuivre la R&D, structurer et enrichir l’organisation en doublant notamment les effectifs (7 personnes à fin 2015) et dépasser le million d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2 ans.