Quai des Apps invente la réalité augmentée online

Publié le 24/01/2018

Les fondateurs de Quai des Apps

Réalité augmentée et reconnaissance d’images sont le cœur du métier de Quai des Apps. Dont elle a fait une activité de service prometteuse. Mais aujourd’hui La startup nantaise bascule dans une nouvelle dimension. Sa solution Blinkl permet de se passer d’application en ajoutant l’accès à la réalité augmentée directement à un site web ou un réseau social.

Docteur en astrophysique, ingénieur X-Mines, artiste… Et tous trois passionnés de musique, de photographie, de graphisme 3D et de nouvelles technologies… Vincent Marin, Michaël Merlange et Gwen le Villoux se sentaient à l’étroit dans des parcours professionnels brillants mais tout tracés. C’est ainsi qu’ils ont créé Quai des Apps. Une aventure collective à la fois technologique, créative et entrepreneuriale qui prend aujourd’hui l’allure d’une belle histoire. Car la solution qu’ils ont développée, Blinkl, promet de clignoter haut et loin. De même que leur ambition commune de faciliter les nouveaux usages de la réalité augmentée.

Quai des Apps : d’abord une activité de service

Dans un premier temps, Quai des Apps s’était forgé sa spécialité : la réalité augmentée à base de reconnaissance d’images. C’est-à-dire quand l’application reconnait un visuel ou un objet pour déclencher l’augmentation du contenu visualisé.  Les trois compères avaient testé l’idée lors d’une exposition photographique dès 2014. Qu’ils ont travaillé et enrichi pour créer l’entreprise en 2015. Si bien que, se souvient Vincent Marin : “Nous avons rapidement trouvé nos premiers clients en mode service”. D’emblée, la startup accroche de belles références : Nespresso, Groupe Rocher, La Boulangère… “Nous avons réalisé beaucoup d’applications autour de marques et dans l’événementiel. Aussi un projet de vulgarisation scientifique pour le CNRS.”

Avec la notoriété grandissante, d’autres domaines sont venus s’ajouter. Aujourd’hui l’activité de service de Quai des Apps est davantage tournée vers l’industrie. “Nous sommes reconnus pour notre bonne connaissance de la réalité augmentée, avec nos propres algorithmes et une équipe de 8 personnes pour traiter les dossiers… Nous venons de remporter un challenge avec Suez pour intégrer de la réalité augmentée dans des opérations de maintenance.”

Et maintenant Blinkl, la RA sans application

En parallèle, une idée commence à germer. Qui prend ses racines autour d’un constat. Il existe une quantité d’usages simples de la réalité augmentée pour lesquels le passage obligé par une application dédiée constitue un double frein : côté commanditaire, les délais et coûts de développement ; côté utilisateur, la contrainte du téléchargement. “À chaque étape du parcours qui permet d’accéder à une application, on perd jusqu’à 20% des utilisateurs. Ce qui résulte en un taux d’engagement très faible. Le ratio coût de développement / taux d’engagement est le plus souvent beaucoup trop élevé.”

Ce qui a amené Quai des Apps à cette question : Ne serait-il pas possible de faire tourner les algorithmes de réalité augmentée dans une page web ? Courant 2016, la startup effectue quelques tests. Puis elle commence à en parler autour d’elle. Pour s’apercevoir que : “Ça matchait tout de suite.” La décision est prise d’embaucher pour développer la solution.  Blinkl, “première plateforme de réalité augmentée sans application”, est présentée au MWC 2017 de Barcelone. Où, bien que pas encore tout à fait mature, elle génère d’emblée “de très bons échos”.

Un standard de la réalité augmentée online

Le principe de Blinkl. La structure qui crée une campagne basée sur la réalité augmentée dispose, en back office, d’un système de gestion de contenu. Ceci pour définir les images à reconnaître, les contenus additionnels, et ajouter un bouton de réalité augmentée. Celui-ci s’installe en quelques clics sur le site web ou la page Facebook de la structure. Lorsque le visiteur se connectera depuis son mobile sur la page en question, le bouton cliquable lui permettra de démarrer la caméra du smartphone pour scanner les visuels augmentés et accéder ainsi aux contenus additionnels. Bref, c’est la RA devenue facile :“Je n’ai plus à réfléchir. Je crée une communication et j’y ajoute de la réalité augmentée parce qu’avec Blinkl c’est rapide et simple à réaliser. C’est installé sur mon site, c’est moi qui maîtrise. Et je ne perds jamais le lien avec l’utilisateur.”

Pour l’instant, Blinkl existe en version béta qui impose de passer par Quai des Apps pour réaliser l’opération. À terme, les clients seront autonomes, l’enseigne qui voudra différencier sa campagne de communication comme le musée qui voudra ajouter une dimension ludique à son exposition. “L’idée, c’est que Blinkl devienne un standard de la réalité augmentée online.”

Passer la vitesse supérieure

L’ambition est claire, l’engouement autour du concept certain. Blinkl pèsera plus lourd dans le chiffre d’affaires de l’entreprise que l’activité de service dès cette année 2018. Surtout, son potentiel de croissance est sans commune mesure, “ça peut très vite faire effet boule de neige”. Mais les bras manquent. Il faut travailler à la fois au développement de nouvelles fonctionnalités, au design de l’expérience utilisateur, à la prospection commerciale… Le financement sur fonds propres grâce à l’activité de service ne suffit plus. Pour passer à la vitesse supérieure, Quai des Apps a besoin de cash. “Nous cherchons aux environs de 500 000 euros pour une première levée de fonds,” évalue Vincent Marin.

Le dirigeant est confiant. Il sent que dans un monde où nous sommes bombardés d’images, la réalité augmentée est un vrai plus pour se différencier : “Demain ce sera un outil courant.” Parions que ce sera en partie grâce à Blinkl pour “tout un tas d’usages qu’il reste encore à inventer”.

 

Plus

www.quai-des-apps.com

blinkl.com

Photo des fondateurs, de gauche à droite : Michaël Merlange, Vincent Marin  et Gwen le Villoux.

La société Quai des Apps est membre Images & Réseaux.