QUESTIONS À… Frédéric Renaudeau #maritime

Frédéric RENAUDEAU est Conseiller Défense, Stratégie et Fonds Marins au Pôle Mer Bretagne Atlantique. Il a accepté de répondre à nos questions autour des nouvelles perspectives technologiques numériques appliquées à l’observation et imagerie maritime, en lien avec la techno conférence “ Numérique & Maritime – Détection et observation maritimes, imagerie” organisée le 13 octobre 2023 à Nantes. 

Entretien.

 

Pouvez-vous vous présenter (votre fonction, votre structure et votre domaine/vos domaines d’expertise) ?

Contre-amiral (2S) Frédéric RENAUDEAU, actuellement Conseiller Défense, Stratégie et Fonds Marins au Pôle Mer Bretagne Atlantique et Président de CELADON.

Ancien commandant de sous-marin nucléaire lanceur d’engins, de sous-marin nucléaire d’attaque et de navires de surface, j’apporte mon expertise en détection sous-marine, océanographie et lutte sous la mer ainsi qu’en énergie nucléaire.

Quel est votre intérêt sur le sujet de cette techno conférence dédiée à la « Détection, observation maritime et imagerie » ?

La France et l’Europe sont confrontées à des enjeux nouveaux ou accrus de souveraineté des espaces maritimes ainsi que de protection de l’Océan. Ils nécessitent de mieux connaître et de maîtriser ces espaces dont certains sont nouveaux et le lieu de potentielles conflictualités (fonds marins, grand Nord…). La protection de l’Océan mondial nécessite une exploration beaucoup plus étendue et approfondie sur l’ensemble de la colonne d’eau (surface, espace sous-marin, fonds marins, sous-sol). Il faut multiplier les mesures pour apprécier les dynamiques d’évolution et anticiper les phénomènes.

Ces défis nécessitent de nouvelles capacités d’observation, de détection, de communication et d’intervention, en particulier sous la mer.

Quels sont les enjeux de la transformation numérique du monde maritime ? Comment impacte-t-il ce milieu ?

Les activités maritimes n’échappent au besoin impérieux d’une transformation numérique

En particulier, la maîtrise des espaces maritime et l’exploration de l’Océan vont nécessiter et produire un volume extraordinaire de données maritimes, avec des spécificités liées à leur recueil, leur traitement, leur stockage, leur communication et aussi leur protection. Une véritable économie des données maritimes devrait voir le jour.

Quelles sont les attentes que vous pouvez observer plus spécifiquement autour de la « Détection, observation maritime et imagerie » ?

Les techniques de détection et de communication (optique, radioelectrique, électromagnétisme…) du milieu aéroterrestre ne sont pas vraiment adaptées au milieu aéro maritime. En particulier, les ondes radioélectriques franchissent très difficilement le dioptre de la surface de l’eau.

Le mode de communication le plus commun sous l’eau est l’acoustique (le son se propage quatre fois plus vite dans l’eau que dans l’air). Mais il a ses limites, en particulier en matière de directivité, d’identification, de discrétion, d’énergie nécessaire, de propagation non rectiligne, de détection d’objets enfouis…..Pour répondre à ces contraintes, de nouveaux modes de détection et d’imagerie  font l’objet de recherche et d’innovation, par exemple  en matière d’électromagnétisme, d’optique boostée, de laser, de nouvelles gammes de fréquences acoustiques.

Tous ces moyens sont complémentaires. Plus largement, cette complémentarité couvre les capacités d’observation spatiales, les capteurs in situ dans le milieu marin ainsi que les données statistiques.

Vous êtes intéressé par le sujet ? Rejoignez nous le 13 octobre pour notre techno conférence Numérique & Maritime, Détection et observation maritimes, imagerie à Nantes !