Publié le 27/06/2016
Pour finir la saga consacrée à la blockchain, Patrice Remeur nous parle des autres perspectives. Car vous l’aurez compris à la lecture des 3 précédents articles, la blockchain ouvre de nombreux nouveaux champs qui vont de la sécurité en passant par les paiements, la gestion financière, ou encore le vote, les contrats, …
Comme chaque innovation en rupture, la blockchain génère sa propre perspective. L’ordinateur quantique permet une approche de la « grande singularité » (moment où la totalité des capacités des ordinateurs du monde dépasserait celles des humains de la planète), l’e-Santé, les biotechnologies engendre le transhumanisme, ….
L’une des potentialités majeures de la blockchain réside dans la possibilité de créer des entreprises, des organisations ou des villes, capables de se gérer et de se développer elles-mêmes, tout en étant en capacité de se coordonner et prendre des décisions. Jusqu’à ce jour, l’idée de fonder des DAC (Decentralized Autonomous Compagnies ou organisation) était jugée fantaisiste. Depuis le 23 mai 2016, les décideurs d’Ethereum (similaire au bitcoin) ont créé la première entreprise automatisée fondée sur le code informatique. Elle fonctionne sans gestionnaire ou conseil d’administration. Elle se nomme « The Dao ». L’entreprise est un fond d’investissement visant le développement de l’écosystème Ethereum. L’une des priorités est de créer un réseau de partage universel via Slock.it, structure fondée par les fondateurs d’Ethereum. https://en.wikipedia.org/wiki/The_DAO_(organization)
L’entreprise, qui a fait appel à la monnaie virtuelle Ether, a levé l’équivalent de 130 millions d’euros en monnaie virtuelle par la voie du crowdfunding.
Dans une entreprise de transport par exemple qui aurait des salariés bels et biens réels, les fondateurs pourraient paramétrer les règles de gestion de l’entreprise. Les flottes de transports
de marchandises seraient dispersées automatiquement selon les lieux, le trafic, le chargement, les rotations…
Le système serait également capable, par l’analyse de l’historique, de déterminer les produits les plus livrés sur une zone et points de livraison, et ainsi d’anticiper les besoins et de déclencher une négociation par une proposition de prix et une commande en amont. La DAC pourrait s’occuper automatiquement des revenus générés ou trouver les services d’entretiens les plus proches et moins chers pour ses véhicules par exemple.
Nous assisterions au constat de Paul Krugman : une société toujours plus riche mais tous les gains de richesse iraient à celui qui possède les robots.
La presse ne vient-elle pas d’annoncer que l’entreprise taïwanaise Foxconn vient d’achever le remplacement de 60 000 ouvriers de son usine de Kunshan en Chine par des robots (elle employait jusqu’à présent 110 000 personnes) ?