Publié le 14/11/2017
Franche réussite que ce Tourisme & Numérique, 3e édition. L’événement du 9 novembre rassemblait plus de 200 participants de tous horizons à Lannion. À l’évidence, la transformation digitale du secteur touristique suscite de l’enthousiasme. Un mouvement poussé par le désir d’améliorer l’expérience du visiteur. Aussi pour anticiper et prévenir l’apparition de nouveaux modèles capables de capter l’essentiel de la valeur.
L’impression globale est celle d’un foisonnement d’idées. Tourisme & Numérique (@TNbzh) est l’endroit idéal pour se rendre compte de la richesse des initiatives de toutes natures. Qui sont impulsées par les structures de promotion du tourisme, les professionnels et associations, les jeunes entreprises touristiques ou les startups du numérique intéressées par la transformation du secteur. Tous ces profils se mêlaient à Lannion le 9 novembre sur le site Nokia. Anticipa, organisatrice de l’événement avec le concours de plusieurs partenaires dont Images & Réseaux, a comptabilisé 210 participants.
Que retenir de cette journée ? En premier lieu, un appétit collectif pour l’innovation particulièrement évident lors des Matching camps. Ces ateliers de l’après-midi se sont révélés particulièrement efficaces pour créer du lien et réfléchir à de nouveaux concepts. D’autant que les conférences et les pitchs de 12 startups, dont suit un aperçu, avaient largement contribué à affuter les imaginations.
Pour commencer, Deborah Le Goff présentait eBreizh Connexion. Une initiative destinée à “poser les fondements d’une vision numérique” et provoquer “l’effet waouh breton”. Ceci alors que 53% des visiteurs préparent leur séjour sur smartphone, et qu’ils sont 65% à organiser sur mobiles leurs activité sur place. La réponse digitale ne se limite pas à “faire venir”, mais elle doit accompagner le visiteur “tout au long de la démarche” : préparer, réserver, obtenir des informations pratiques, se voir proposer de nouvelles offres, commenter sur les réseaux sociaux… Le touriste n’a que faire des limites administratives et des multiples structures de promotion. Il faut lui proposer un “parcours sans couture” à partir d’un “internet de séjour” qui lui facilite la vie. Il s’agit aussi de contrer les géants du numérique qui pourraient devenir “irrattrapables” grâce aux données qu’il collectent sur les clients.
Mais comment réussir à développer un tel outil quand on est “un paquebot institutionnel” ? La réponse est dans l’agilité : “Nous avons décidé de lancer des expérimentations à partir de prototypes à valider… On n’attend pas d’avoir tout étudié pour développer. C’est un peu révolutionnaire chez nous !” Parmi les technologies évoquées, l’intelligence artificielle qui par exemple sous forme d’agent conversationnel “pourrait remplacer l’humain”, et l’Internet des objets “dont on sait que ça va percuter nos métiers”. Plus tard dans la journée, était exposé un autre projet qui va dans le sens de la structuration numérique du secteur touristique. Il s’agit de DATAtourisme. Une première version de l’entrepôt national de données d’information touristique en open data sera disponible en décembre.
Après les projets institutionnels, un poids lourd du tourisme en ligne : voyages-sncf.com. Dont le responsable innovation, Brice Guyard, nous apprend d’entrée qu’il va falloir s’habituer dès le mois de décembre à un nouveau nom de marque, OUI.sncf. La hantise du distributeur de voyages : “se faire disrupter”. “Les startups vont très vite… Blablacar c’est l’équivalent de 2000 TGV par mois… Le risque, c’est de rater le coche.”
En réponse, il faut innover. Et pour ce faire, voyages-sncf.com s’appuie sur trois piliers. D’abord la construction d’un écosystème digital notamment au moyen de l’accélérateur ACT 564, “on apprend beaucoup au contact des startups”. Ensuite la coconstruction systématique avec l’utilisateur, “on organise des rencontres physiques avec nos clients”. Enfin l’organisation en startups internes pour “développer une culture d’entreprise de l’innovation”. La vision à terme est celle d’une diffusion de l’activité dans le contexte ubiquitaire. Ce qui revient à “A-P-I-fier les applications” afin de déporter les fonctionnalités dans “l’écosystème digital de nos clients”.
Du point de vue applicatif, l’accent est mis sur “la révolution du conversationnel”. Le graal à atteindre étant de pousser le dialogue avec le chatbot jusqu’au paiement. L’autre cible est le “one click”, donc le fait de raccourcir au maximum le parcours jusqu’à la réservation. Dans tous les cas, “l’info doit venir au client”. Par exemple : vous recherchez de l’information sur une ville ou un trajet en covoiturage, un bandeau apparait automatiquement qui propose de vous y rendre en train au meilleur prix.
Tout au long de la journée, 12 startups se sont prêtées à un concours de pitchs. Une sorte de bataille aux bonnes idées : Un parapluie connecté pour remplacer la visite guidée (Akken)… La réservation numérique de vélos électriques (Dropbird)… La promotion touristique en réalité augmentée (E-Mage-in-3D)… Comment composer un pique-nique local en ligne (Lebonpicnic)… Communiquer par le jeu interactif (Blob Enjeu)… Se loger dans une cahute écolo-connectée (Cahute)… Découvrir un territoire par une carte mettant en avant ses centres d’intérêt (Sumwhere)… Créer des parcours interactifs à base de beacons et objets connectés (XP Digit)… Promouvoir un site en vidéo (Monvideoguide)… Économiser grâce au covoiturage d’aéroport (Car-Fly).
L’applaudimètre a désigné deux gagnants qui sont repartis avec 1000 euros chacun. Dans la catégorie Numérique, Myminutetrip propose une application de géolocalisation de vidéos à vocation touristique permettant de faire émerger une idée de visite en une minute. Dans la catégorie Tourisme, Baludik est une sorte de CMS permettant de créer des balades culturelles numériques et jeux de piste connectés.
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