Publié le 08/01/2025
Le pôle Images & Réseaux dispose d’un Comité de Sélection et de Validation des projets composé d’une cinquantaine d’experts indépendants !
Selon leurs domaines de compétences, ces experts sont sollicités pour examiner les dossiers de candidature des projets et proposer au Conseil d’Administration ceux pouvant être labellisés en fonction de leur pertinence et de leur cohérence par rapport à la feuille de route du Pôle.
Le CSV est également force de proposition quant à la définition des orientations stratégiques du Pôle et aux actions nécessaires pour leur mise en œuvre. Il contribue également à la stratégie technique du Pôle dont il élabore le contenu et l’animation via les « Techno conférences ».
Aujourd’hui, un des experts du CSV a accepté de répondre à nos questions : Olivier BERDER, enseignant-chercheur à l’Université de Rennes, IRISA.
J’ai défendu ma thèse de doctorat sur le précodage des systèmes Multi-antennes en 2002 à l’Université de Bretagne Occidentale et suis depuis 2012 habilité à diriger les Recherches de l’Université de Rennes.
J’y suis enseignant-chercheur depuis 2005, sur le site de Lannion, d’abord en tant que Maître de conférences à l’ENSSAT, et depuis 2014 comme Professeur des Universités à l’IUT. J’effectue mes recherches au laboratoire de recherche IRISA, au sein duquel j’ai créé l’équipe GRANIT (Green Radio and Adaptive Nodes for IoT) en 2015.
Nos recherches se concentrent aujourd’hui principalement sur l’efficacité énergétique des systèmes communicants, notamment sur les objets très contraints en ressources comme les nœuds de capteurs. Leur déploiement est aujourd’hui si massif qu’il est impensable de changer les batteries régulièrement, et nous essayons donc d’augmenter leur durée de vie, voire les rendre complètement autonomes en récupérant l’énergie environnante. Nous adaptons donc dynamiquement les paramètres de mesure et de transmission des données en fonction des paramètres de l’appareil lui-même (état de batterie, capacités de calcul…) et du milieu dans lequel il se trouve (interférences, énergie ambiante…).
Les applications sont très nombreuses, depuis le monitoring environnemental jusqu’à la digitalisation des entreprises, avec de nombreux challenges en termes de sécurité ou de réduction de complexité, notamment pour l’intelligence artificielle.
Lors d’un CSV en tant que dépositaire de projet il y a une dizaine d’années, j’ai été agréablement surpris par l’ambiance très constructive du Comité, la pertinence des questions posées par l’ensemble des experts et les propositions apportées. Cela m’a donné envie d’y participer à mon tour et apporter mon expertise pour différents appels à projets.
Par ailleurs la participation au CSV permet une veille technologique très active, ce qui est évidemment très important pour n’importe quelle entreprise de R&D ou laboratoire.
De plus en plus d’objets sont déployés pour des applications parfois gourmandes, par exemple à base de captures audio ou vidéo, avec des contraintes qui toujours aussi fortes en termes de ressources de calcul et d’énergie.
Ces applications étant parfois critiques, s’y ajoute la nécessité d’une sécurité accrue, les communications radios étant particulièrement vulnérables et propices aux attaques. La plupart des algorithmes de traitement seront d’ici peu basés sur l’intelligence artificielle, en particulier sur les réseaux neuronaux, mais pour l’instant la taille de ces derniers reste assez peu compatible avec les cibles très contraintes. Il y a donc un gros effort de réduction de complexité à apporter pour trouver le meilleur compromis entre énergie, sécurité et qualité de services.
Le premier conseil est d’éviter une auto-censure trop forte, beaucoup d’industriels ont des idées prometteuses qu’ils ne soumettront jamais parce qu’ils ne pensent pas avoir les compétences ou les moyens nécessaires pour mener à bien leur projet.
Le Pôle Images & Réseaux est justement là pour les aider à trouver les partenaires industriels et/ou académiques complémentaires et former un consortium cohérent.
Une fois que le l’Appel à Projets le plus pertinent est identifié et le consortium établi, il faut essayer de s’y prendre suffisamment tôt pour envoyer aux experts des documents complets et aboutis, de façon à avoir les conseils les plus avisés possibles.
La labellisation du Pôle I&R augmente de façon significative les chances d’acceptation aux différents appels à projets. Plus que le label en tant que tel, les discussions avec les experts du CSV et les recommandations de ce dernier permettent aux partenaires du projet d’identifier les manques éventuels à leur dossier ou les points à mettre en évidence à l’audition et donc renforcer leur candidature.
Le panel d’experts étant assez large, les projets sont examinés par des experts scientifiques et des acteurs industriels du domaine visé, qui ont donc une bonne vue de l’état de l’art et de la concurrence.
Enfin, sur un autre registre, les techno conférences, généralement proposées voire animées par les experts du CSV, permettent à un grand nombre d’acteurs industriels d’assister à des présentations d’experts reconnus et d’échanger avec eux sur un thème scientifique d’actualité.
Un des premiers projets que j’ai eu à expertiser s’appelait Windfield, porté par Lumibird, et visait à mesurer la vitesse du vent par la technologie Lidar.
Outre l’innovation technologique, la preuve de concept avait lieu sur bateau de course au large. Si mettre la technologie au service du sport de haut niveau est aujourd’hui une évidence, comme le montre la création de l”EUR Digisport, ce n’était pas encore si répandu il y a une dizaine d’années.