ZOOM SUR LE PROJET 3EMS2

Publié le 03/11/2023

3ems2
Le projet 3EMS2, porté par InterDigital, en partenariat avec Enensys Technologies, Teamcast, l’INSA-IETR et ATEME, vise le développement et la commercialisation de solutions technologiques de diffusion vidéo s’appuyant sur les normes de codage VVC et de distribution 5G et satellitaire, avec un objectif de réduction de l’impact énergétique. Il a été labellisé par le pôle de compétitivité Images & Réseaux, dans le cadre de l’AAP REGION BRETAGNE FEDER Innovation collaborative au croisement des filières. Un projet financé par la Région Bretagne, Rennes Métropole et le Fonds Européen de Développement Régional ou FEDER. 

En quoi consiste le projet 3EMS2 ?

Le projet 3EMS-2 porte sur le développement, l’amélioration et la commercialisation de solutions technologiques pour la diffusion de contenus vidéo avec un objectif de réduction de l’impact énergétique. Dans cette démarche, il s’agit de mettre en place une chaîne de transmission s’appuyant sur les dernières innovations du marché, comme la norme de codage VVC (Versatile Video Coding) ainsi que la norme de distribution satellitaire conforme au standard DVB-NIP.

Au-delà de l’aspect codage et de transmission de la vidéo, le projet 3EMS2 permet la mise en place de solutions innovantes pour réduire la consommation d’énergie des écrans de télévisions. Ces derniers représentent en effet une part très importante de la consommation d’énergie de la chaîne.

Les innovations portées par le projet 3EMS2 doivent être « poussées » et intégrées auprès d’organismes de standardisation applicatifs. Cette étape est essentielle pour permettre le déploiement et l’exploitation dans des applications commerciales des innovations portées par le projet 3EMS2.

Le projet 3EMS2 réalise également une activité de dissémination de ces innovations en participant à des salons technologiques come l’IBC et le MWC ainsi qu’une activité de sensibilisation au public.

MMSP 2023 ©interDigital

Quels sont les verrous que vous avez ou allez lever pendant le projet ?

Une chaîne de transmission vidéo complète, allant de l’encodage à l’affichage du contenu, nécessite l’implication de différents acteurs provenant d’écosystèmes proches mais ayant leurs propres spécificités. L’interopérabilité des différents équipements est une première difficulté levée durant le projet.

Une difficulté supplémentaire, et bien plus fondamentale pour le projet, est l’intégration de nouveaux outils lors de l’encodage de la vidéo et de la transmission d’informations. Ces informations additionnelles, calculées à l’encodeur, transmises tout au long du réseau, interprétées au décodeur et utilisées par le procédé d’affichage ont permis de réduire la consommation énergétique du dispositif d’affichage sans perte de qualité visuelle.  Elles permettent en outre à l’utilisateur finale de choisir un mode de fonctionnement encore moins consommateur d’énergie pour une perte de qualité visuelle maitrisée.

Quel est le rôle de chaque partenaire ?

Dans la conception de notre démonstrateur, c’est-à-dire la chaîne de transmission vidéo bout-en-bout temps réel, chaque partenaire est responsable d’une partie de la chaîne. ATEME est responsable de l’encodage, ENENSYS de la partie transmission, l’IETR des traitements du côté récepteur (décodage, affichage) et InterDigital de la partie pré-traitement et post-traitement vidéo.

Bien que les rôles soient clairement identifiés, les partenaires doivent être en constante discussion pour assurer la bonne intégration et l’interopérabilité des différents algorithmes et fonctionnalités proposées.

Pouvez-vous expliquer en quoi votre projet intègre la dimension numérique responsable ?

Sur la dimension numérique responsable, le projet 3EMS2 est animé par trois motivations importantes. La première est d’améliorer l’aspect éco-responsable de nos usages de la vidéo. Pour cela on intègre les dernières technologies de codage (VVC, réduction du débit de codage à qualité équivalente), de transmission (DVB-NIP, passage d’un mode unicast à un mode multicast) et de pré-traitement et post-traitement (HDR avec données dynamiques pour ne transmettre qu’un seul service et ainsi réduire le débit mais aussi assurer la compatibilité avec les écrans SDR et HDR). Par ailleurs, l’utilisation d’un décodeur logiciel efficace énergétiquement permet la lecture de contenus encodés avec VVC sur des terminaux ne disposant pas de décodeur VVC matériel, ce qui évite le renouvellement anticipé de ces terminaux, l’empreinte carbone des terminaux mobiles étant principalement liée à leur phase de fabrication.

La seconde motivation concerne la réduction de l’énergie consommée par le dispositif d’affichage tout en conservant une très grande fidélité visuelle au contenu original. L’utilisation de cette nouvelle fonctionnalité mise à disposition des diffuseurs de contenus doit permettre de réduire l’empreinte énergétique d’un service de diffusion.

Ces deux premières motivations sont transparentes pour l’utilisateur final et elles ne contribuent pas directement à la prise de conscience collective que nos usages de la vidéo sont extrêmement gourmands en énergie. C’est pour cela que la troisième motivation du projet 3EMS2 concerne cette implication de l’utilisateur final et l’aide à sa prise de conscience en lui offrant la possibilité al de choisir des profils de consommation moins énergivores avec cependant un impact sur la qualité d’expérience visuelle. Les dernières mesures de qualité d’expérience visuelle montrent qu’un gain de 10% en énergie est possible sans aucune gêne visuelle ressentie. Ce gain considérable de 10% devient encore plus significatif lorsqu’on le remet à l’échelle du nombre de téléviseurs et/ou d’écrans déployés dans le monde.

Votre projet a été labellisé par Images & Réseaux, quelles sont les valeurs ajoutées d’un Pôle tels que I&R ?

Le pôle Images & Réseaux a joué un rôle important lors du montage du projet en facilitant la mise en relation des différents partenaires et en offrant un regard critique sur la proposition scientifique et technique. Au-delà de cette mise en relation, le pôle I&R offre un cadre structurel, bienveillant et sécurisant qui permet à chacun des partenaires d’évoluer sereinement.

Où en est le projet à l’heure actuelle ? Les prochaines étapes ? Quelles sont les perspectives au-delà du projet ?

Le projet a démontré à l’IBC 2023 (International Broadcast Convention), le plus grand salon d’Europe, la chaîne complète développée dans le projet. Les retours sont très positifs, pas seulement pour le côté innovation que nous avons apporté mais également parce que ce type de technologie va devenir un must-to-have dans le contexte de la nouvelle réglementation européenne sur l’énergie qui démarrera en 2024.

Les prochaines étapes sont donc la poursuite des contacts, la poursuite des efforts de standardisation et l’évangélisation de cette technologie. Pour garder la dynamique du projet collaboratif 3EMS2, il serait nécessaire de maintenir cette collaboration dans un autre projet collaboratif.

 

Un projet financé par :