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Zoom sur le projet Data Marchabilité

Publié le 30/06/2023

Le projet Data Marchabilité, porté par Someware, en partenariat avec Geofit, Atipy-Divercities et le laboratoire AAU – Ambiances, Architectures, Urbanités (équipe CRENAU)a pour objectif de produire, et ce sur n’importe quel territoire, des cartographies et indicateurs caractérisant la marchabilité, ainsi que des solutions logicielles permettant d’analyser ces données pour guider les choix d’aménagement, déplacement, logement ou implantation sur un territoire. Il a été labellisé par le pôle de compétitivité Images & Réseaux, dans le cadre de la 10ème édition de l’appel à projets PME Images & Réseaux et TES. Un projet financé par la Région Pays de la Loire et Bpifrance. 

 

La marchabilité de l’Île de France

© Someware / Copernicus / transport.data.gouv.fr / Contributeurs OpenStreetMap

En quoi consiste le projet Data Marchabilité ?

Bertrand Gervais – “Dans un contexte de développement des mobilités actives, nous constatons aujourd’hui une réelle méconnaissance des collectivités territoriales, opérateurs de transports, urbanistes, et un manque d’information pour les citoyens, sur la qualité de marche à l’échelle d’un territoire. Ce qu’on appelle la marchabilité.

  • Où résider si on ne dispose pas de voiture, ou si l’on souhaite moins utiliser sa voiture ?
  • Comment améliorer la pratique de la marche sur son territoire, par exemple en lien avec le réseau de transports en commun existant (souvent sous-utilisé) ou pour se rendre à l’école ?

Il n’existe aujourd’hui presque aucune donnée pour caractériser la marchabilité d’un territoire, appuyer une stratégie de développement de la marche en ville. L’objectif du projet est de proposer demain, sur n’importe quel territoire, des cartographies et indicateurs caractérisant la marchabilité, ainsi que des solutions logicielles permettant d’analyser ces données pour guider les choix d’aménagement, déplacement, logement ou implantation.”

Quels sont les verrous que vous avez ou allez lever pendant le projet ?

Bertrand Gervais – “Le principal verrou que nous sommes en train de lever concerne la capacité à évaluer la marchabilité de n’importe quel territoire, quelle que soit sa taille. Les méthodes actuelles d’audit de la marchabilité sont basées sur des enquêtes locales, dans la rue, et sont très difficilement réalisables à grande échelle. En auditant la marchabilité via du croisement de données et un système d’enquête participative en ligne, le projet va lever ce verrou.

Par ailleurs, nous allons aussi étudier la production de certaines données piétonnes à partir de nuages de points LIDAR, dont les grandes villes disposent aujourd’hui pour beaucoup.

Le projet va enfin se pencher sur la question de la collecte de données dans la rue, processus souvent laborieux, en étudiant des techniques pour accélérer les méthodes de collecte.”

Quel est le rôle de chaque partenaire ?

Bertrand Gervais – “Le consortium est porté par la société SOMEWARE, qui a pour rôle de coordonner les partenaires, concevoir un indicateur de marchabilité national et mettre au point une technique de génération de graphe piéton réalisable sur tout territoire.

Le laboratoire AAU (équipe CRENAU) travaille à la mise au point d’indicateurs liés à la perception de l’environnement urbain à l’échelle du piéton : confort thermique, ressenti de l’espace urbain.

La société GEOFIT étudie l’extraction d’informations à partir de données LIDAR : localisation des cheminements piétons et trottoirs, largeur de passage, pente, dévers…

Enfin, la société ATIPY met au point une méthode efficace de collecte de données piétonne, qui sera très utile notamment pour cartographier l’accessibilité des villes.”

Pouvez-vous expliquer en quoi votre projet intègre la dimension numérique responsable ?

Bertrand Gervais – “Le projet ne revêt pas de dimension Green IT dans le cadre de ses travaux, mais il vise à favoriser le développement d’offres de déplacement alternatives à la voiture, avec une empreinte carbone très faible (piéton seulement, ou piéton+transports en commun).

Par ailleurs, en participant au développement de la marche en ville, le projet s’inscrit dans des enjeux de santé publique (lutte contre la sédentarité) et inclusion sociale (améliorer les conditions de déplacement des personnes n’ayant pas les moyens de posséder une voiture).”

Votre projet a été labellisé par le Pôle Images & Réseaux, quelles sont les valeurs ajoutées d’un Pôle tels que I&R ?

Bertrand Gervais – “L’aide du Pôle I&R a été cruciale durant le montage du dossier, qui a pris 6 mois et n’a pas été sans embûches.

Cette aide a porté à la fois sur l’argumentation du dossier (dossier complet et supports de présentation), mais aussi sur son montage financier en aidant à caractériser l’éligibilité de chaque partenaires aux aides proposées.”

Quelles sont les perspectives au-delà du projet ? Les prochaines étapes ?

Bertrand Gervais – “Le projet a commencé en octobre 2022 pour une durée de 24/30 mois. Autrement dit, il reste encore beaucoup à faire, et des résultats très encourageants sont déjà là.

Nous avons bon espoir de pouvoir commercialiser quelques résultats du projet dès 2023.
En particulier, l’outil d’enquête participative sur la qualité de marche a déjà été retenu dans le cadre d’un projet de Rennes Métropole visant à améliorer la résilience du territoire au changement climatique. L’outil servira à étudier spécifiquement les déplacements piétons l’été et durant des périodes de canicule.

L’indicateur de marchabilité national sera aussi commercialisé par SOMEWARE dès la fin 2023 à destination des acteurs de l’immobilier / tourisme.

La prochaine étape est d’aboutir à la mise au point de données et indicateurs plus poussés, qui seront commercialisés à destination des collectivités et urbanistes sous la forme d’études et d’outils permettant de réaliser une analyse fine de la marchabilité d’un territoire.”

 

Merci à Someware, Atipy-Divercities, Geofit et au laboratoire AAU pour leurs réponses ! 

 

Un projet financé par :