Zoom sur le projet HUBERT

Publié le 08/07/2024

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Le projet HUBERT, porté par BA Healthcare, en partenariat avec l’INSA Rennes, le Pôle Saint-Hélier, et BA Technics, a pour objet la création d’une gamme de robots pour la gériatrie au sein des établissements sanitaires et médico-sociaux pour renforcer l’autonomie des résidents ou patientsIl a été co-labellisé par les pôles de compétitivité Images & Réseaux et Atlanpole Biotherapies, dans le cadre de l’AAP Innovation collaborative au croisement des filières 2022.

En quoi consiste le projet Hubert?

Afin de répondre aux enjeux sociétaux, l’idée du projet est de créer une gamme de robots pour la mobilité autonome des personnes âgées en intégrant une verticalisation, des fonctions de sécurité et d’aide à la navigation. La solution peut, possiblement, être déployable dans un second temps, dans le champ du handicap.

Afin de répondre au mieux aux besoins cliniques, la rédaction des spécifications est issue des besoins utilisateurs et prend en compte les contraintes liées à la réglementation des dispositifs médicaux.

Le projet permet de réaliser les 2 prototypes de la gamme :

  • Le premier, DENIS (Déambulateur Equipé d’une Navigation Intelligente et Sécurisée), sera un déambulateur robotisé équipé d’une verticalisation qui s’addresse aux personnes ayant encore une mobilité mais avec un besoin d’assistance.
  • Le second, VIVIANA (Véhicule Individuel avec Verticalisation Intelligente et Aide à la Navigation pour l’Autonomie), est un véhicule de transport en position debout avec verticalisation et équipé d’une plateforme de support pour les utilisateurs ayant peu de mobilité.

©BA Healthcare

Les 2 robots développés ont une base mobile similaire et un système de verticalisation qui doit être compatible pour fonctionner avec (VIVIANA) ou sans (DENIS) plateforme de support de l’usager. Ils pourront se déplacer seuls, de manière autonome, afin de rejoindre la position de l’utilisateur. Le système de verticalisation s’adaptera à la morphologie de l’usager et assistera au passage de la position assise à debout.

Plusieurs modes de déplacement seront possibles en fonction du niveau de mobilité de l’usager. Les 2 robots proposeront un mode manuel et un mode autonome. Le déambulateur DENIS proposera en plus un mode semi-autonome qui s’adaptera à la vitesse de marche de l’utilisateur tout en le guidant dans sa trajectoire. Des organes de sécurité permettront d’éviter les obstacles, de sécuriser et d’assister l’utilisateur pendant son déplacement.

©BA Healthcare

Plusieurs robots seront déployés dans un même établissement, ils seront donc gérés sous forme de flotte. Les robots seront appelés à distance par les praticiens et les usagers et devront les rejoindre à une position précise. Pour cela, nous déploierons des interfaces homme-machine logicielles développées par BA Healthcare. Le robot sera choisi suivant l’utilisateur appelant (en fonction de sa pathologie).

Il faudra créer une zone de parking des robots et créer une zone de recharge automatique de ceux-ci.

Quels sont les verrous technos’ que vous allez lever pendant le projet ? Quels sont les défis techniques que vous avez rencontrés lors de la conception de ces robots et comment les avez-vous surmontés ?

Au début du projet, nous avions identifié plusieurs obstacles techniques, industriels et d’acceptabilité des technologies en gériatrie.

Concernant les verrous techniques, ils étaient nombreux :

  • Les premiers défis robotiques consistaient à créer différents modes de déplacement : manuel pour l’utilisateur et autonome (déplacement robotique sans aucune commande utilisateur). Le mode automatique a été géré par BA Healthcare grâce à son expertise en robotique, tandis que la sécurité était assurée par l’évitement d’obstacles développé par l’INSA.
  • Le deuxième obstacle technique concernait la verticalisation : trouver une cinématique de verticalisation simple, efficace et accessible pour les personnes âgées est difficile. Nous nous sommes appuyés sur notre expérience de VHIPOD et avons créé plusieurs bancs de test.
  • Le dernier défi technologique portait sur la gestion de la flotte robotique et ses contraintes de sécurité associées (déplacement autonome du robot et gestion des données patient). Nous travaillons actuellement à le résoudre.

En ce qui concerne les obstacles industriels :

  • Le premier défi est de concevoir une gamme en mutualisant au maximum les bases mobiles pour réduire les coûts de production. Pour cela, nous partons de la même base mobile et créons des modules qui s’y ajoutent.
  • Il est également crucial de penser ces systèmes pour qu’ils puissent être certifiés à l’avenir, en anticipant la démarche de certification CE DM et en choisissant les composants en conséquence.

Pour les obstacles liés à l’acceptabilité des utilisateurs :

  • L’Association Saint Hélier a interrogé ses patients et praticiens selon la méthode UTAUT pour connaître l’intérêt et le besoin de ces dispositifs. Cette première étude a produit des résultats assez ambigus. Nous avons donc passé beaucoup de temps à les analyser pour trouver des réponses et décidé de revoir notre méthodologie de travail. Nous avons opté pour une approche plus itérative : créer des prototypes, les tester à l’Association Saint Hélier, évaluer chaque fonctionnalité, et adapter le cahier des charges en conséquence.

Comment est née l’idée de HUBERT ?

Hubert a été pensé pour (re) donner de la mobilité à nos ainés dans les centres de soins. En ayant à l’esprit notre expertise dans le domaine de la robotique on a pensé à des robots autonomes qui permettraint d’aller chercher et d’emmener d’un point A à un point B une personne agée. Un peu sous la forme d’un UBER (Hubert veut donc dire Uber pour les personnes agées 😉 )

Votre projet a été labellisé par Images & Réseaux et Atlanpole Biothérapies, quelles sont les valeurs ajoutées des Pôles de compétitivité ?

Le projet s’inscrit parfaitement dans la stratégie des pôles grâce à son double aspect médical et numérique. Les Pôles de compétitivité offrent plusieurs avantages significatifs qui renforcent notre projet à divers niveaux :

  1. Accès à un Réseau d’Experts
  2. Financements et Soutien Financier
  3. Visibilité et Reconnaissance
  4. Accélération de l’Innovation
  5. Opportunités de Partenariats

En résumé, la labellisation par Images & Réseaux et Atlanpole Biothérapies apporte une valeur ajoutée considérable à notre projet en termes de ressources, de financement, de visibilité, d’innovation et de partenariats, alignant parfaitement notre vision avec les stratégies de ces Pôles de compétitivité.

Où en est le projet à l’heure actuelle ? Les prochaines étapes ? Quelles sont les perspectives par la suite au-delà du projet ?

Actuellement, le premier prototype de Denis est en test au Pôle Saint Hélier. Ce prototype aide à la marche en offrant une impulsion pour le démarrage, et il intègre également une détection de présence ainsi qu’une détection de vitesse anormale pour prévenir les chutes des patients. Ces premiers tests permettront de déterminer le besoin et l’intérêt des premières fonctionnalités. Parallèlement, l’INSA développe l’évitement d’obstacles, BA Healthcare perfectionne le mode robotique automatique, et le Pôle Saint Hélier prépare en amont les études d’usage.

Voici les prochaines étapes :

En parallèle, BA Healthcare étudie le marché et prospecte des clients potentiels. Si les retours des tests et des études du Pôle Saint Hélier sont positifs, nous lancerons l’industrialisation et la production de ces dispositifs afin de les commercialiser au plus tôt.

Chez BA Healthcare, quelle est votre vision de l’innovation ?

Chez BA Healthcare, l’innovation fait partie des valeurs fondamentales de l’entreprise et est au cœur de notre stratégie. Nous cherchons à innover aussi bien d’un point de vue technique que sur nos processus et nos méthodes de travail. Cette quête d’innovation se traduit par notre engagement à explorer de nouvelles technologies, à améliorer nos produits existants pour répondre aux besoins évolutifs du secteur de la santé.

Nous investissons dans la recherche et le développement pour maintenir notre position à la pointe de l’innovation. Nos équipes collaborent étroitement avec des instituts de recherche, des universités et d’autres acteurs de l’industrie pour rester informées des dernières avancées scientifiques et technologiques. Par exemple, notre partenariat avec l’INSA pour développer des systèmes d’évitement d’obstacles montre notre volonté de fusionner expertise académique et savoir-faire industriel.

En termes de processus, nous adoptons des méthodes agiles et flexibles pour garantir une réactivité maximale face aux défis du marché. Nos cycles de développement intègrent des phases de test et de prototypage itératifs, permettant une adaptation rapide aux retours d’expérience et une amélioration continue de nos produits. Cette approche favorise également une meilleure collaboration interdisciplinaire au sein de nos équipes, stimulant la créativité et l’innovation.

Enfin, nous mettons un point d’honneur à impliquer nos utilisateurs finaux dès les premières phases de développement. En intégrant leurs retours et en adaptant nos solutions à leurs besoins réels, nous nous assurons que nos innovations apportent une réelle valeur ajoutée et améliorent significativement la qualité de vie des personnes âgées.