Publié le 29/11/2018
C’était le principal enseignement de l’Assemblée Générale Images & Réseaux du 27 novembre. Le Grand Ouest se structure à l’occasion de la phase IV des pôles de compétitivité. Les deux pôles numériques, Images & Réseaux en Bretagne-Pays de la Loire et TES en Normandie, fusionnent. Ils engagent un partenariat stratégique avec le pôle EMC2 sur l’industrie du futur. Et ils renforcent leurs collaborations avec les pôles applicatifs des trois régions sur les thèmes de la santé, de l’énergie, de la mobilité, de l’agroalimentaire et de la mer notamment.
“Nous embarquons dans une nouvelle aventure” se réjouit Vincent Marcatté. “La phase IV est l’opportunité de voir plus grand, d’agir différemment, pour obtenir plus d’impact.” L’ouverture de l’assemblée générale d’Images & Réseaux par son président donnait le ton : l’événement était tout entier placé sous le signe de l’alliance des pôles de l’ouest alors que s’ouvre la phase IV des pôles de compétitivité sur la période 2019-2022. L’AG Images & Réseaux se tenait le 27 novembre à Nantes au siège du CIC Ouest, membre du pôle et partenaire de cette journée #AGIR2018.
La confirmation de la fusion entre les pôles de compétitivité Images & Réseaux et TES est l’élément marquant de la journée. “Nous nous sommes compris tout de suite” raconte Vincent Marcatté lors du traditionnel bilan. Tandis que Jacques Belin, qui préside TES, explique un peu plus tard : “Nos territoires sont homogènes, nos thématiques très complémentaires… Le mariage s’est imposé !” TES est le pôle de compétitivité numérique de Normandie. Il représente un écosystème de 150 adhérents et se positionne en référence de l’innovation par les technologies numériques dans les domaines de la santé, du tourisme, de la collectivité et de l’agriculture.
L’ensemble Images & Réseaux + TES constituera le 3ème pôle numérique en France. Il regroupe 400 membres sur trois régions -Bretagne, Normandie, Pays de la Loire- et représente en cumulé 1,6 milliards d’euros d’investissement en R&D. Son ambition : être un pôle qui compte au niveau national et européen. Mais pour concrétiser le mariage, “il reste du boulot” admet Vincent Marcatté. L’année 2019 sera consacrée aux différents réglages pour une fusion opérationnelle début 2020. En attendant les deux entités multiplieront les actions communes : “Nous faisons tout ensemble” ajoute Jacques Belin.
Quelle sera la stratégie du nouvel ensemble ? Une table ronde permettait d’en savoir plus, qui s’intitulait : CAP 2022 : quelle nouvelle alliance des pôles de l’ouest au service de l’économie du futur. Pour faire court, l’idée est de capitaliser sur les domaines d’actions stratégiques (DAS) auxquels s’ajoute la photonique qui est un secteur clé et transversal, pour adresser les domaines d’usages d’excellence sur les trois régions. En particulier, l’industrie du futur est une priorité qui se concrétise par un partenariat stratégique avec le pôle de compétitivité EMC2. “Notre métier, ce sont les technologies avancées de production” explique Laurent Manach, son directeur général. Donc le développement d’automatismes, d’outillages, de procédés, de nouveaux matériaux… Également, l’intégration au sein des entreprises de “technologies issues du digital”. EMC2 voit notamment dans l’opérateur du futur “augmenté et digitalisé” un thème porteur à explorer.
La santé est une autre filière d’excellence, notamment sous l’impulsion d’Atlanpole Biothérapies. Son président, Franck Grimaud, insiste sur la jeunesse de l’écosystème : “La plupart des sociétés adhérentes n’existaient pas il y a 20 ans.” Aussi, l’un des objectifs que se fixe le pôle est de constituer davantage de “masse critique” pendant la phase IV. Pour le président, c’est une “absolue évidence” que le domaine de la santé et des biotechnologies “s’appuie de plus en plus sur le digital”. Il cite un projet pour exemple, dont l’objectif est d’agréger des données sur des patients atteints de sclérose en plaques. Ceci pour déterminer sur le long terme les traitements qui ont les meilleurs résultats. “Et ça, c’est par excellence du digital.” Reste toutefois à créer davantage de mixité entre biotech et numérique préconise Franck Grimaud.
Sur les différents sujets évoqués, quels peuvent être les apports de la photonique ? Ils sont très variés selon David Méchin, directeur de Photonics Bretagne. Pour la santé, il cite l’imagerie médicale, les tests laser d’échantillons sanguins capables de fournir “des résultats quasi instantanés”, les fibres optiques utilisées en fibroscopie et endoscopie. Et puis il y a bien sûr les télécoms, et d’autres domaines moins souvent associés à la photonique comme “l’agriculture, le véhicule autonome”. Pour les années à venir, un enjeu particulier : nos entreprises développent des composants photoniques de haute technologie, ensuite intégrés dans des systèmes développés aux États-Unis, en Allemagne, en Chine. “C’est un verrou à lever, trop souvent la valeur ajoutée se fait ailleurs.”
L’assemblée générale était aussi l’occasion de découvrir 10 nouveaux membres. Une illustration de la diversité des initiatives entrepreneuriales du territoire en 10 présentations éclair. À commencer par Goodman et compagnie, un spécialiste des images innovantes au goût prononcé pour les défis technologico-artistiques comme l’interaction avec la réalité virtuelle par la voix. Dans le même esprit, Realitim crée de la réalité virtuelle sur mesure et intervient pour animer des événements. Frissons garantis à ceux qui se risquent sur la planche fixée au sommet d’un gratte-ciel. La société Spectrum, experte de la visualisation architecturale en 3D, se positionne aujourd’hui en “agence d’architecture dédiée à la réalité virtuelle”. Tandis que Kardi est une solution numérique d’assistance aux élèves en situation de handicap.
Dans le domaine de l’IoT, InVirtus Technologies développe des solutions de traçabilité augmentée. Plus précisément une solution de géolocalisation d’équipements industriels incluant capteurs, réseau de transmission et plateforme de services. Alors que Wireless Sensor Solutions fournit une solution de maintenance prédictive basée sur une plateforme de capteurs autonomes sans fil. WSS est établie à Rennes et New-York. Très pointue également, Taglabs développe des solutions pour la rénovation industrielle. Celles-ci exploitent les nuages de points issus de scanners laser 3D pour réaliser des maquettes numériques très précises et sémantisées. Quant à Productys, elle fournit des services et solutions logicielles de Manufacturing Intelligence pour la production industrielle et la logistique.
Deux plateformes de services pour terminer. Techtomed a pour ambition de créer le lien entre la vague de nouvelles technologies et la Santé. Elle propose des approches intégrées par une connaissance approfondie des deux univers. Alors que Zéro-Gachis réduit le gaspillage alimentaire en aidant les grandes surfaces à gérer leurs invendus. Issue d’un startup week-end à Lannion en 2011, la société compte aujourd’hui une trentaine de collaborateurs.