HOLOCONF ou la rencontre virtuelle via des hologrammes

Son ambition : développer un moyen immersif de communication et réduire les déplacements. Le projet HOLOCONF met au point une solution qui transporte les participants distants dans un même espace holographique pour améliorer la collaboration. L’idée se concrétise grâce à un appel à projets spécial PME. Elle est emmenée par la pétillante startup Gustav by Cocktail, avec le concours de CGI, de l’Icam de Nantes et du Village by CA Atlantique Vendée.

“Pourquoi se déplace-t-on tout le temps pour visiter ses clients ?” interpelle Colin Clément ? “C’est parce que la conversation téléphonique ne suffit pas. Notamment parce qu’on ne voit pas la personne. La web conférence telle que Skype résout seulement une partie du problème en affichant essentiellement le visage et à plat. Alors que l’hologramme révèle l’interlocuteur de la tête aux jambes avec une sensation de relief, ce qui permet de faire passer la communication non-verbale.” Ce dernier point est déterminant selon le CEO de Gustav by Cocktail également pilote du projet HOLOCONF. Le langage corporel – gestes et expressions du visage – est le premier support de la communication entre humains, loin devant l’échange verbal selon certaines études américaines.

Jusqu’à quatre avatars holographiques

Le caractère disruptif du projet HOLOCONF tient au nouvel usage qu’il propose de briques technologiques déjà existantes chez les partenaires du projet. Les points clés du dispositif : la caméra utilisée permet de détourer numériquement le personnage pour faire apparaitre uniquement le corps de celui-ci ; le système holographique affiche chacun des protagonistes dans un même espace, “je me vois et je vois les autres personnes” ; chacun des interlocuteurs, “quatre au maximum, pour l’instant”, dispose d’un écran tactile pour partager des fichiers, qu’il s’agisse de documents, images, vidéos ou autres ; enfin l’ensemble s’intègre dans une solution dédiée au travail collaboratif. Il s’agit de la plateforme MaEVA de CGI.

Le projet est piloté par la plus petite des structures impliquées dans le projet. Celle-ci, Gustav by Cocktail, développe le système holographique et le détourage automatique en temps réel. CGI accompagne l’intégration technique dans MaEVA, et en particulier “la compression temps réel du flux de données” liés aux hologrammes. L’Icam de Nantes réalise l’accompagnement scientifique depuis la conception jusqu’à l’expérimentation. Quant au Village by CA de Nantes, il servira de terrain de test.  “L’idée, c’est de disposer d’un outil de communication très innovant entre les différents villages. Faire en sorte qu’une startup à Nantes puisse rencontrer via HOLOCONF une autre startup ou un partenaire du réseau qu’il soit à Rennes, à Bordeaux, ou ailleurs…”

Rendez-vous en juin 2019

Le projet s’étale sur 18 mois. Mais l’équipe s’est fixé pour objectif de développer un prototype en un an. “Pendant les 6 mois restants, nous récupérerons un maximum de retours pour améliorer la solution.” Rendez-vous est déjà pris au Web2day 2019, le festival du numérique nantais, pour une première démonstration de HOLOCONF. Et aussi se donner un supplément de pression : “Ça nous oblige à accélérer.”

Sur le même principe, ne peut-on pas imaginer d’autres usages ? Colin Clément, en pragmatique, éloigne tout de suite cette tentation : “L’idée n’est pas de phosphorer, mais de coller au besoin. Nous sommes focalisés sur une solution collaborative qui apporte un vrai plus à l’utilisateur.” Gustav by Cocktail, deux ans d’existence, grandit vite. Avec HOLOCONF, l’entreprise conforte sa ligne directrice : “Ce que nous aimons faire, c’est de la R&D qui soit utile pour les industriels. Ils ont besoin d’entreprises comme la nôtre qui sont agiles, créatives et force de proposition.”