Publié le 05/09/2019
L’histoire a commencé en 2010 par P2PWeb, un projet collaboratif spécial PME Images & Réseaux. Elle a rebondi en 2016 avec la création d’une start-up, aux résultats d’emblée spectaculaires. Désormais EasyBroadcast vise à faire de sa technologie un standard mondial de diffusion de contenus audio/vidéo.
EasyBroadcast a multiplié par 3 son chiffre d’affaires dès le deuxième exercice, par 8 l’année suivante, et prévoit encore de le doubler en 2019… L’institut européen EIT Digital a sélectionné l’entreprise nantaise parmi les Deep Tech les plus prometteuses en Europe… De quoi donner le sourire au CEO, Soufiane Rouibia, qui tire le fil d’une même idée depuis 10 ans.
Jeune Docteur en traitement du Signal et Télécommunications, il était directeur technique d’une société spécialisée dans la protection des médias quand il a perçu les bénéfices potentiels de la diffusion distribuée : le pair-à-pair. Ce qui l’amène à un concept inédit de solution hybride de diffusion de contenus combinant les modèles client-serveur et pair-à-pair. C’est le projet collaboratif P2PWeb mené entre 2010 et 2012, dont les principaux résultats sont la validation d’un prototype et le dépôt d’un brevet. L’explosion du trafic audio-vidéo sur internet qui a suivi confirme la pertinence du concept. Il porte la solution sur le marché avec la création d’EasyBroadcast en 2016. Aujourd’hui : “Ce sont plus de 500 chaines TV, radio, plateforme VoD et de musique dans le monde qui utilisent notre techno.”
Le protocole EasyBroadcast tire pleinement parti de la popularité d’un média : chaque terminal qui joue un contenu devient potentiellement un micro-serveur pour ses pairs. “Nous avons créé une intelligence algorithmique. Quand quelqu’un se connecte pour consommer un flux, l’intelligence sélectionne parmi les consommateurs du même flux à proximité ceux qui vont lui permettre de délivrer les paquets beaucoup plus rapidement que s’ils venaient du serveur central.”
Principaux bénéfices : pas de risque de saturation des réseaux et un gain conséquent en bande passante nécessaire. “Nous réduisons le coût en bande passante de 70% pour la vidéo et 90% pour l’audio. Autre avantage, le contenu démarre plus vite.” Ces arguments intéressent fortement les diffuseurs alors que les volumes transportés sur internet ne cessent d’augmenter poussés par la demande sans cesse croissante et la généralisation des formats haute définition.
Le service est accessible en SaaS. Mais comment s’adresser aux innombrables diffuseurs à travers le monde ? EasyBroadcast a fait le choix de passer par les fournisseurs de service dédiés à l’industrie des médias, tels que Globecast. “Nous profitons de la force commerciale de ces grands groupes qui ajoutent notre service à leur catalogue. Ça leur permet par exemple de coupler une diffusion régionale satellitaire à une présence mondiale sur internet à travers notre plateforme.”
À côté de cette recherche de partenariats, l’entreprise – 14 personnes aujourd’hui – concentre ses efforts sur la R&D. D’abord pour améliorer et enrichir la solution. Aussi pour étendre à d’autres usages. Par exemple EB Enterprise Streaming une solution brevetée qui offre “un service de diffusion de contenus au sein d’un grand groupe, sans rien installer”.
Ce parcours de 10 ans, Soufiane Rouibia le compare à celui d’une graine qui aurait trouvé dans “l’écosystème digital régional” le terreau qui lui a permis de grandir et prospérer. Mais peut-être n’est-on qu’au début de l’histoire, car l’ambition ne faiblit pas. “Nous voulons devenir la référence du broadcast sur internet dans le monde. Notre consacrons le plus gros de notre budget à la recherche et à la technique avec pour objectif que la technologie EasyBroadcast soit normalisée.”
EasyBroadcast est membre Images & Réseaux
P2PWeb est un projet spécial PME porté par la société TMG entre 2010 et 2012 avec pour partenaires Cezzer et les laboratoires IRCCyN et LINA aujourd’hui regroupés au sein du L2SN.
Photo @EasyBroadcast : L’équipe EasyBroadcast, 5ème à partir de la gauche Soufiane Rouibia.