Publié le 09/04/2020
Faire plus à partir du même équipement… Le projet collaboratif TOMOS ajoute une fonction de reconstruction 3D aux tables de radiographies classiques. Ce qui, pour certaines pathologies, évite des examens plus lourds et accélère le diagnostic.
La tomosynthèse est une technique d’imagerie qui combine l’acquisition d’un ensemble images numériques obtenues par déplacement du tube à rayons X et le traitement de ces images pour parvenir à une reconstruction 3D. Le projet collaboratif TOMOS propose d’intégrer ce procédé aux tables de radiologie standard afin d’obtenir une image 3D des structures observées pour une dose de rayonnements équivalente à celle d’une radiographie classique. Autrement exprimé par Caroline Julian, de DMS Group : “C’est une alternative au CT scanner pour un certain nombre d’examens spécifiques, certes moins précise sur le plan volumique, mais beaucoup plus facile d’accès et beaucoup moins irradiante. Et avec pour les applications concernées la même valeur diagnostic.”
L’image reconstruite permettra au radiologue, par un examen simple, d’explorer des zones difficiles à extraire en radiologie classique lorsque celles-ci sont cachées par des organes ou d’autres os. Autre bénéfice : alors que le CT scanner impose la position allongée, la tomosynthèse sur table radiologique autorise un examen tridimensionnel des membres et articulations en position fonctionnelle (debout par exemple).
Les avantages de la solution sont aussi sociétaux. Éviter le recours quasi-systématique au CT scanner ou à l’IRM permet de réduire les files d’attente, d’accélérer le diagnostic et de réduire les coûts des examens. Par ailleurs, dans les régions où les équipements de pointe sont rares, l’ajout de la reconstruction 3D aux tables de radiologie améliore l’accessibilité aux soins. “Nos produits sont commercialisés à près de 85% à l’international. Nos clients cherchent de plus en plus à optimiser leurs investissements.”
DMS Group est spécialisé dans la conception et la production de systèmes d’imagerie, en particulier de tables de radiologie. Évoluant dans un marché très concurrentiel dominé par quelques “majors” du secteur, la PME française mise sur l’innovation technologique pour faire entendre sa différence. “C’est très important pour nous de proposer de nouvelles fonctionnalités à forte valeur ajoutée.”
Le projet TOMOS, dont les travaux R&D se sont terminés en janvier 2019, se prolonge par des évaluations cliniques. La solution développée semble prometteuse dans certains cas tels que la détection précoce d’érosions osseuses au niveau du bassin (articulations sacro-iliaques). Si les résultats sont concluants, la nouvelle fonctionnalité sera proposée sur les tables de radiographie produites par DMS. Quant aux suites commerciales, Caroline Julian se montre pragmatique : “Ce sera fonction des besoins des clients.”
TOMOS réunissait 5 partenaires : DMS Group (coordinateur), CHRU Montpellier, Digisens, Medecom, Thales Electron Devices.
Le projet a été labellisé des pôles de compétitivité Eurobiomed, Imaginove et Images & Réseaux dans le cadre de l’appel à projets FUI 2014.