Publié le 24/10/2019
Quortex en est convaincue, l’avenir du direct vidéo est aux plateformes Over-the-Top. Sauf que pour satisfaire aux exigences de volume et de qualité, il faut transformer le modèle de distribution de contenus OTT. Sa solution à base de Cloud et d’intelligence artificielle pourrait changer la donne. Elle équipera Salto, la plateforme qui veut concurrencer Netflix à l’échelle française.
Quortex a été créée par quatre associés en septembre 2018, sur une idée qu’on peut résumer en trois points commentés à l’unisson par le CEO, Marc Baillavoine, et le CTO, Jérôme Viéron. Premier point, la distribution de vidéo sur internet supplantera dans quelques années les moyens de diffusion TV traditionnels. “Ce sont les études qui le disent.” Ensuite, le streaming live est loin d’être au niveau de la diffusion hertzienne ou par satellite : “Le gap technologique est énorme.” Enfin, le modèle hérité du broadcast n’est pas adapté à la distribution sur internet : “Il faut changer de paradigme. Nous proposons une solution conçue nativement pour le cloud.”
Avec cette base cloud et des algorithmes d’intelligence artificielle pour gérer la chaîne de traitement en temps réel, le maître mot de la solution Quortex est la souplesse. Le système de distribution OTT déploie des ressources quand l’audience progresse, il en libère quand les spectateurs se font rares, et il adapte les contenus en fonction des différents modes de consommation. “Nous appliquons une politique just in time. Le système produit des flux à la volée en fonction des requêtes des utilisateurs.”
Ce concept présente deux avantages de taille. La chaîne de distribution de vidéo est plus fiable : “Nous sommes capables de réagir en fonction des événements.” Elle est aussi plus profitable : “Nous utilisons le nombre de ressources qui correspond à la consommation des utilisateurs.” Les clients de Quortex sont des chaines de télévision et opérateurs de contenus naturellement sensibles à ces arguments, car ils répondent à leurs deux principaux casse-têtes. D’une part éviter l’effet désastreux du streaming qui s’écroule au-delà d’un certain volume de connexions. D’autre part limiter les dépenses en ressources CDN, les réseaux de distribution de contenus qui coûtent très cher.
La solution Quortex offre encore un autre intérêt : elle tend à gommer les frontières entre système d’information et outils métiers de distribution de vidéo. “Plusieurs de nos clients ont la volonté d’unifier leurs actifs opérationnels. Nous sommes les seuls à proposer une technologie qui obéit aux mêmes préceptes que l’activité informatique.”
Les premiers clients sont en France et en Allemagne. La très bonne nouvelle du moment : la technologie Quortex a été retenu pour équiper Salto, la plateforme de streaming anti-Netflix commune à France Télévisions, M6 et TF1. “C’est pour nous une super vitrine après seulement un an d’activité” se félicite Marc Baillavoine. Au-delà de ces résultats encourageants en Europe, la startup hausse le regard par-delà les océans. “Il faudra être capable d’aller très vite sur tous les continents. On envisage d’aller sur le marché américain fin 2020, début 2021.”
En attendant, l’équipe, 18 personnes aujourd’hui, grossit et se structure. Selon Jérôme Viéron, les sujets R&D sont nombreux car il s’agit de conserver de l’avance. “Notre technologie est un savant mélange de cloud, d’intelligence artificielle, de compression vidéo, de réseau, d’optimisation OTT. Nous pensons qu’il y a un grand intérêt à ce que toutes les entités, toutes les couches puissent collaborer. Notre différenciant est d’être capable de fédérer l’ensemble pour un maximum de flexibilité.”
Photo : Quortex à l’IBC mi-septembre 2019. Au centre, chemise bleue, Marc Baillavoine. Tout à gauche, Jérôme Viéron.
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