Images & Réseaux + TES au centre des nouvelles stratégies industrielles

Publié le 30/04/2019

#AGIR2019

Il faudra attendre pour connaitre son nom définitif… mais déjà l’ensemble “I&R + TES” affirme son positionnement. Au sein du réseau des Digital Innovation Hubs européens, il sera un accélérateur de la transformation numérique sur trois régions. Leader numérique, il se place au centre des transitions en cours alors que se construisent les contrats de filières industrielles.

Jeudi 25 avril 2019, à Lannion, c’était l’assemblée générale Images & Réseaux. L’avant dernière sous cette appellation, puisque la prochaine AG célébrera la fusion I&R + TES à partir de 2020 en un seul pôle de compétitivité sur trois régions : Bretagne, Normandie et Pays de la Loire. Ce sera le 9 décembre à Rennes, ville qui accueillera le siège du nouvel ensemble. Le nouveau pôle s’appellera “—“ ? Une extinction de voix facétieuse du président Vincent Marcatté signifiait qu’il faudra patienter pour en connaître le nom.

En attendant la fusion – elle sera effective au 1er janvier 2020 – les équipes travaillent à la structuration et au positionnement de l’ensemble I&R + TES. Après une première partie centrée sur le bilan Images & Réseaux de l’année passée (voir le rapport moral 2018), l’événement était majoritairement orienté perspectives alors que nous venons d’entamer la phase IV des pôles de compétitivité (2019-2022).

Porteur d’un “Digital Innovation Hub” et partenaire d’un pôle “Digital Manufacturing”

Premier point à retenir, cette annonce : I&R + TES est sélectionné AI-Digital Innovation Hub. Il rejoint ainsi un réseau européen d’une trentaine de DIH focalisés sur l’intelligence artificielle (AI DIH). Tandis qu’à l’échelle régionale trois DIHelp permettront de faciliter la démarche DIH en Bretagne (avec BDI), en Normandie, ainsi qu’en Pays de la Loire en appui au pôle EMC2.

Une seconde annonce portait justement sur ce dernier pôle, spécialiste des technologies avancées de production. I&R + TES vient de signer un partenariat avec EMC2 qui vise, selon le président d’Images & Réseaux, à “faire du Grand Ouest un pôle d’innovation international sur le Digital Manufacturing”. Cet accord permettra de renforcer les synergies entre les deux entités, aux domaines de compétences complémentaires. Avec “des enablers technologiques pour transformer l’industrie” et l’idée d’aller à terme “vers un campus industriel intelligent”.

L’innovation numérique est au croisement des filières

Autre point à retenir, le positionnement à la croisée des secteurs applicatifs alors que de nouveaux outils de structuration industrielle se mettent en place :  les Comités stratégiques de filières (CSF). Ceux-ci ont pour mission d’identifier, dans des contrats de filière, les enjeux clés de filières repérées comme étant stratégiques pour le développement économique et l’indépendance du pays. Cette politique industrielle est mise en œuvre par le Conseil national de l’industrie (CNI).

Table ronde

En introduction à la grande table ronde consacrée aux CSF, Vincent Marcatté estime que la structuration industrielle en cours doit aussi permettre de “construire des feuilles de routes pour les pôles de compétitivité et les instituts de recherche technologique”. Puis Isabelle Guillaume (Minalogic), qui représente le CSF Industrie électronique, décrit des groupes de travail sur des sujets pointus comme les “briques cyber-physiques” ou “l’intelligence artificielle embarquée”. Tandis qu’il s’agit aussi de “participer à la transformation des PME” ou encore de construire “l’industrie du futur appliquée à l’électronique”. Thierry Djahel (Schneider Electric) pour la filière Industrie des nouveaux systèmes énergétiques évoque des projets structurants comme les batteries ou l’énergie hydrogène, aussi bien que la constitution d’un “socle numérique qui va permettre de standardiser l’échange de données entre les différents acteurs”.

Cette volonté de structuration sous tous les angles s’applique également au CSF Infrastructures du numérique. Son représentant, Olivier Audoin (Nokia), explique qu’il faut “accélérer la 5G” et promouvoir l’émergence de “territoires intelligents”. Mais aussi s’occuper de formation avec “la création de passerelles entre les métiers”, renforcer l’export pour en prospectant “sous une même bannière”, et encore “travailler avec les verticales comme la santé pour développer les usages”. Enfin pour le CSF Sécurité, les projets structurants évoqués par Jean-Pierre Tual (Systematic) sont révélateurs d’enjeux élargis. C’est le cas de la sécurisation des JO de 2024 qui sera aussi le moyen de “favoriser le développement d’une offre nationale”. Autre exemple, la mise au point d’une identité numérique forte permettra d’éviter “la colonisation par les identités de Google ou Facebook”.

La table ronde était l’occasion pour le député des Côtes d’Armor Éric Bothorel de donner un éclairage de législateur. Très à l’aise sur les sujets techniques comme sur les enjeux sous-jacents, il est le rapporteur d’une proposition de loi visant à renforcer la sécurité des réseaux mobiles alors qu’arrive la 5G. D’après le député, cette loi est surtout destinée à “faire évoluer le cadre” à l’heure de “la virtualisation des réseaux”. Et à trouver “une juste balance entre sécurité et soif d’innovation”.

La séance de pitchs et les lauréats du Test & Plug Challenge

Plus tôt dans l’après-midi, on avait pu découvrir quelques nouveaux membres et leurs produits et services… Excense, qui révolutionne le face à face commercial ou les réunions par le digital. L’Institut de cancérologie de l’ouest (ICO) qui dispose de “beaucoup de données à valoriser”. MediaFaune, une agence de communication qui se découvre “une vocation tardive de startup” et cherche des partenaires. Miabox, spécialiste des solutions vidée à destination de l’Afrique et des pays émergents. Et pour terminer Abdoulaye Sarr, qui accompagne les entreprises dans leurs efforts d’innovation et recherches de financement.

Test & Plug Challenge

Les lauréats et partenaires du Test & Plug Challenge

Enfin, autre temps fort de l’après-midi, la remise des prix du Test & Plug Challenge. Ce défi a permis aux entreprises participantes d’expérimenter leurs solutions sur le terrain entre juin et décembre 2018. Encadré par Images & Réseaux, le challenge était organisé par Anticipa, Nokia, Orange et Lannion-Trégor Communauté (LTC), avec aussi le soutien de l’agence conseil LCIE. Quatre prix ont été décernés. Le prix Bâtiment a été remis par Joël Lejeune, président de LTC, à la société Éco-Compteur qui a pu ainsi bénéficier d’un “accès privilégié aux sponsors”. Le prix croisement de filières décerné par Nokia a été attribué à la société MVG “ravie de tester le LTE CAT-M”. Le prix Créativité décerné par Orange est revenu au projet ALAMO et sa Farm Box, pour qui c’était l’occasion de “se confronter au terrain”. Enfin le prix Coup de cœur remis par Technopole Anticipa est allé à un sympathique groupe d’étudiants de l’IUT de Lannion encadré par Le Garage, le FabLab de Nokia. Leur projet commun, Bee Connection, a permis de développer des ruches connectées et pour les étudiants de découvrir “ce qu’est l’internet des objets”.

Pour aller plus loin