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Kiziband associe cinéma et blockchain pour faire émerger de nouveaux talents

Publié le 22/01/2020

Son credo est que la blockchain pourrait bousculer l’ensemble de la chaine de valeur du cinéma. Kiziband vise à terme la mise en place d’un modèle innovant de financement favorable à la pluralité des projets de film. Dans une première étape, la startup rennaise lance une plateforme de vidéo à la demande qui automatise la redistribution de valeur aux ayants droit.

Blockchain et cinéma est un couple d’avenir. Les signes qui annoncent cette union prometteuse se multiplient. Un Blockchain Corner est apparu en 2018 au sein du Marché du film de Cannes. Les premières plateformes de distribution de contenus à la demande basées sur la blockchain éclosent à travers le monde (par exemple, Cinezen en Suède). En France un rapport récent du producteur Dominique Boutonnat sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographiques et audiovisuelles met en avant la blockchain comme nouvel outil de facilitation de la production de la diffusion des œuvres.

Un nouveau modèle pour réguler les échanges

Qu’est-ce qui motive ce mouvement de fond ? D’abord un bilan : le cinéma est une industrie du 20e siècle, dont le fonctionnement hérité de l’âge d’or des majors hollywoodiennes est ressenti comme lourd et opaque. Ensuite une réalité : avec le numérique, la fabrication et la distribution des œuvres ont gagné en agilité, les modes de consommation se sont transformés. Enfin une promesse : la blockchain apporte des gages de confiance, de transparence et d’immédiateté qui permettent d’accélérer et fluidifier les échanges depuis la production jusqu’à la distribution.

Amandine Lagache, fondatrice de Kiziband, estime qu’il existe localement des atouts pour s’emparer du sujet : “Je suis persuadée que la Bretagne a tout pour devenir une tête de proue de ce mouvement en France. Parce que le lien avec le cinéma est profond et très divers.  Aussi parce qu’il existe ici les compétences numériques nécessaires. Mais développer un modèle basé sur la blockchain n’est pas qu’une affaire de compétences techniques, il s’agit aussi d’appropriation : qu’est-ce qu’on peut faire avec la blockchain et comment la mettre en œuvre.”

Tokens et Smart contracts

L’ambition à terme de Kiziband est de faciliter la vie d’un film de bout en bout grâce à la blockchain : “D’abord permettre aux réalisateurs de lever des fonds, puis mettre le film à disposition en vidéo à la demande. Tout ça au même endroit.”

Le premier aspect, le financement du projet artistique, s’appuie sur l’émission de “tokens”. Ce sont des jetons qui n’ont de valeur que dans le cadre de la plateforme et qui permettent un financement très large du film. Par exemple, les futurs consommateurs peuvent en amont investir dans un contenu dans lequel ils croient. “Il s’agit d’ouvrir le financement à d’autres acteurs comme les particuliers et de mettre en place les mécanismes qui instaurent une solidarité entre les œuvres. Donc permettre aux films les plus fragiles d’exister.”

Ensuite, pour la distribution du film, Kiziband fait appel à un autre usage de la blockchain : les smart contracts. Ce sont des programmes autonomes qui exécutent des conditions définies à l’avance. Dans le cas présent, ils gèrent automatiquement la redistribution de la valeur aux différentes parties prenantes dès qu’un contenu est consommé et payé. “C’est un des intérêts de la technologie blockchain de redistribuer les recettes de manière immédiate, ce qui peut soutenir la capacité financière à produire d’autres contenus.”

Pour commencer, un catalogue de films courts

Pour mettre en place l’ensemble, il faudra mettre au point les mécanismes, tester les usages, bâtir le modèle économique, lever des fonds… Kiziband est en phase de maturation. Dans une première étape, la jeune entreprise se propose de valider les premiers concepts en commençant par le volet plateforme de distribution. Pour cela, elle peaufine actuellement un catalogue de films courts. Selon Amandine Lagache : “L’idée est de tester les usages par la VàD. En parallèle nous avançons sur la tokenisation des droits du film.”

 

Plateforme VoD : kiziband.com

Le projet global : kiziband.io

Kiziband est membre du pôle Images & Réseaux Membre Images & Réseaux

Photo : Jake Hills (Unsplash – @jakehills)

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