La techno au service de l’éthique avec Zéro-Gâchis

Publié le 28/01/2019

Zéro-Gâchis Etiquetage

Ses valeurs sont la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ses moyens sont la science des données, l’intelligence artificielle, le big data… Zéro-Gâchis est une startup au parcours exemplaire. De l’idée, qui a germé lors d’un startup week-end, à l’entreprise structurée d’aujourd’hui, la jeune pousse s’est construite sur deux piliers : un engagement sans faille et une forte inventivité.

Depuis le startup week-end de Lannion en 2011, que de chemin parcouru. À l’époque Paul-Adrien Ménez s’était joint à un groupe qui phosphorait sur la localisation de promotions commerciales. Tandis que, par sensibilité, il insupportait le gaspillage. L’idée est née de la combinaison des deux : limiter le gaspillage en permettant au consommateur de localiser les produits en promotion lorsqu’approche la date limite de vente. Le concept est imaginé en deux jours, il prend le nom de Zéro-Gâchis. De l’équipe initiale, il restera au-final Paul-Adrien qui transforme l’idée en entreprise avec son frère et un ami.

Expérimenter, valider le principe, inventer une solution

Leur volonté est de faire simple pour vérifier la pertinence de l’idée : “Au départ, Zéro-Gâchis se résumait à un site vitrine. On allait dans tous les magasins pour récupérer la liste des produits concernés. Ensuite on courait au bureau pour les mettre en ligne. Au bout de 6 mois, on s’est rendu compte qu’on réduisait de 30% le volume des déchets.”

Le principe fonctionne, mais comment aller plus loin ? Première idée, grouper les produits en promotion pour cause de date limite dans une zone dédiée : “La réduction des déchets est passée à 50%.” Puis la startup s’appuie sur son savoir-faire – les jeunes cofondateurs ont tous de solides profils techniques – pour inventer un système d’étiquetage intelligent. Celui-ci automatise le processus de mise en promotion : il imprime une étiquette comprenant un nouveau code barre, le prix initial et la remise calculée selon un jeu de paramètres contrôlés par le magasin. “Avec ce système, nous faisons coup double : la grande surface gagne du temps et sécurise le processus. Tandis que nous, nous automatisons la remontée de données. C’est comme ça que nous sommes allés chercher nos 100 premiers clients.”

Zéro-Gâchis, 99% de valorisation

Reste la question du modèle d’affaires. Il se construira à coup de réajustements au fil de l’eau. En particulier en capitalisant sur les données qui s’étoffent avec le temps et l’arrivée de nouveaux clients. “Nous disposons à la fois des statistiques particulières de chacun et de statistiques globales qui nous permettent de réaliser des comparaisons.” S’il se trouve que les performances laissent à désirer, Zéro-Gâchis “va regarder dans les poubelles”, ceci pour traquer les produits qui auraient dû être réorientés en amont. “Notre business model est indexé sur la valeur que nous créons. Nos intérêts sont alignés sur ceux de nos clients. Aujourd’hui, nous ne prenons de commission que si nous faisons mieux que ce que le magasin réalisait sans nous.”

La jeune entreprise bouscule donc volontiers les habitudes. Comme lorsqu’elle s’allie avec son principal concurrent “dans un esprit de coopétition” : Zéro-Gâchis a conclu un partenariat stratégique avec Phenix, une plateforme orientée don alimentaire. Leur offre commune permet aux grandes surfaces de jouer simultanément sur deux tableaux, remise et don. “Ce qui aboutit à des magasins qui valorisent 99% de leurs produits. Ils ne jettent quasiment plus rien !”

En projet, une solution d’aiguillage intelligent

Quelques éléments pour mesurer l’ambition de l’entreprise. L’an dernier, l’équipe comptait 13 collaborateurs, aujourd’hui 33, et sans doute “45 personnes à la fin de l’année”. Un tiers de l’effectif est dédié à la R&D : “On staffe en data science, en économétrie, en mathématiques appliquées…” Depuis ses débuts, Zéro-Gâchis se finance sur fonds propres grâce à une croissance à 2 chiffres et un soutien bancaire. Géographiquement, la stratégie est de “densifier le nombre de magasins partenaires en France” pour se doter d’une capacité d’investissement et à terme “réinvestir en Europe”.

En parallèle, la startup prépare le coup d’après : un logiciel basé sur le big data et l’intelligence artificielle pour aiguiller les produits de manière intelligente. “Nous sommes les seuls à avoir collecté des données depuis quatre sur les produits réétiquetés. Il s’agit aujourd’hui de faire parler ces données par la modélisation.” Le nouvel outil gérera automatiquement tout le processus : contrôle date, ré-étiquetage, don. En une poignée d’années, Zéro-Gâchis sera passée du tout à la main au tout automatique, sans rien changer de ses valeurs : “Notre objectif, c’est d’éliminer le gaspillage alimentaire. Actuellement, nous sauvons 30 tonnes d’aliments au quotidien.”

 

zero-gachis.com

Présentation de la solution d’étiquetage Voir la vidéo

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