Publié le 19/12/2019
Elle sera capable de géolocaliser un objet ou une personne à 20 centimètres près à l’intérieur d’un bâtiment. La solution de géolocalisation indoor développée dans le cadre du projet collaboratif Plug&Pos est précise, robuste et facile à déployer. Le kit en cours de finalisation vise les applications immersives et industrielles.
Pas facile de géolocaliser un objet dans un espace clos en l’absence de signaux satellites tels que GPS ou Galileo. Différents systèmes de positionnement en intérieur existent, mais ils sont insuffisamment précis, ou encore compliqués à déployer et coûteux. Le projet Plug&Pos se proposait de combler le manque en développant une solution sans équivalent : à la fois précise, accessible et rapide à mettre en place.
Le consortium réunit trois partenaires : Ticatag, le spécialiste lannionnais des objets communicants, Regards, qui conçoit et commercialise des solutions pour améliorer le travail en équipe dont les applications et produits Klaxoon, et l’Université Rennes 1 (laboratoire IRISA) pour son expertise en algorithmes de localisation et en efficacité énergétique des réseaux de capteurs. La solution imaginée est basée sur la technologie UWB (Ultra Wideband), très prometteuse en termes de géolocalisation à haute précision en intérieur. Les trois partenaires s’étaient fixés pour contrainte que le système composé d’une infrastructure légère – quelques ancres UWB disposés dans la zone de tracking et des balises mobiles à localiser – soit déployable en 15 minutes, y compris l’auto-calibration.
L’autre défi était de tester le prototype en environnement difficile. Le terrain d’expérimentation choisi était La Cité des Télécoms de Pleumeur-Bodou pour laquelle une application de chasse au trésor immersive sur tablette a été développée. D’après Yann Mac-Garry de Ticatag, le cas d’usage avait surtout valeur de démonstration : “La difficulté était d’être capable de fournir une géolocalisation précise dans un environnement très fréquenté. Et aussi de gérer les conflits entre les différentes balises qui circulent dans un même espace.”
Démarré en janvier 2017, le projet Plug&Pos s’est terminé au printemps 2019. Du moins officiellement car les développements se poursuivent. “Il nous reste du travail sur l’électronique et les algorithmes pour aboutir à un produit commercialisable. Nous avons hâte de disposer d’un prototype qui dispose de toutes les performances souhaitées pour aller voir les clients.”
Les marchés visés sont multiples. D’abord les applications de réalité augmentée et immersives pour lesquelles le positionnement précis de l’utilisateur est une information précieuse : “Nous avons également travaillé sur l’orientation, pour non seulement savoir où se trouve la personne mais aussi où elle regarde.” Les autres cas d’usage envisagés sont de l’ordre du suivi d’objets sur un site industriel, du suivi de personnes en intervention sur une zone pour renforcer la sécurité. Ou encore pour faciliter les missions de drones autonomes, par exemple en définissant une plateforme d’atterrissage. En résumé, “dès qu’on a besoin d’une géolocalisation précise de façon éphémère”.
Plug&Pos pourrait bénéficier d’un coup de pouce venu des fabricants de mobiles. Déjà présente dans certains mobiles iPhone 11, la technologie UWB pourrait s’étendre selon Apple à ses futurs produits.
Projet Plug&Pos
Appel à projets spécial PME 2016, soutenu par la Région Bretagne
Il réunissait trois partenaires. Deux PME : Ticatag et Regards (Klaxoon). Et un laboratoire : IRISA (Université Rennes 1).
Photo : Plug&Pos a fait l’objet d’une expérimentation à la Cité des Télécoms de Pleumeur-Bodou.