Publié le 08/09/2020
Rester chez soi, en bonne santé et avec une sécurité maximale… Le projet collaboratif Silver@Home a pour finalité le soutien à domicile des seniors. Avec en plus cette exigence : que la personne âgée ait la maîtrise des données et outils utilisés.
Les chutes sont le principal obstacle au maintien à domicile passé un certain âge. Elles représentent 80 % des accidents de la vie courante au-delà de 65 ans et elles sont parmi les raisons qui justifient l’entrée dans un établissement d’hébergement. Depuis quelques années, des dispositifs de détection des chutes existent. Mais ils sont bien souvent limités à une zone de quelques mètres, peu fiables en termes de détection ou de transmission d’alerte, peu ou pas du tout sécurisés, incompatibles avec d’autres systèmes du fait de technologies propriétaires…
C’est ce qui a motivé l’émergence du projet collaboratif Silver@Home. Son ambition : développer une solution fiable d’accompagnement des seniors à domicile, en intérieur comme en extérieur, capable d’effectuer un suivi global de la santé et d’alerter en cas d’incident.
Silver@Home est basé sur un ensemble d’objets connectés et une plateforme. Le principe : les objets connectés permettent, via un réseau LoRA, de relever automatiquement un panel de données de santé (le volume d’activité de la personne, le poids, etc.) ; la plateforme collecte et analyse les données ; la personne âgée et éventuellement ses proches ou des soignants sont informés grâce à une application. Par ailleurs, si une chute est détectée, la plateforme alerte les référents chargés d’intervenir immédiatement.
Régine Le Bouquin Jeannès du laboratoire LTSI insiste sur le caractère consenti de la démarche : “La personne choisit si elle veut être suivie ou pas. Elle reste actrice de sa propre santé. Elle conserve un contrôle complet sur ses données et sur les destinataires à qui celles-ci sont communiquées.”
Commencé en mars 2017 pour une durée de 30 mois, le projet a été prolongé notamment pour permettre davantage d’expérimentations. Elles ont eu lieu en EHPAD pour des raisons de commodité. Premier écueil, “il fallait trouver des personnes candidates”. C’est à la fois une question de motivation et de profil : idéalement, ce sont des gens qui ont déjà chuté. Deuxième écueil, “l’acceptabilité”. La volonté est de réaliser un objet connecté facile à porter au poignet ou autour du cou. Mais l’acceptabilité est difficile à mesurer avec un objet non finalisé, encore au stade de prototype.
Enfin les algorithmes de détection de chutes réclament beaucoup de mises au point. “On recherche une bonne efficacité, même en cas de chute « molle » quand la personne parvient à freiner sa chute. D’un autre côté, il faut éviter qu’il y ait trop de fausses détections. Toute la subtilité est de trouver le meilleur compromis entre sensibilité et spécificité.”
Après 42 mois d’efforts, le projet est sur le point de se terminer, en octobre 2020. Pas de commercialisation immédiate en vue même si, pour les partenaires industriels, “c’est l’objectif”. Les trois partenaires sont à nouveau réunis dans un projet collaboratif, ACCORDS soutenu par l’ANR, qui est un prolongement de Silver@Home sur plusieurs aspects.
Silver@Home
Projet collaboratif “Innovation collaborative au croisement des filières 2016” (Région Bretagne – FEDER), labellisé Images & Réseaux.
Il réunit trois partenaires :
Par ailleurs, le protocole clinique est coordonné par le CHU-Rennes et le CIC-IT Rennais.