Se renouveler par la réalité augmentée : l’exemple de la PME BOUDIN SAS

Publié le 28/08/2017

Moule vu en réalité augmentée

Boudin SAS est spécialisée dans la maintenance des moules d’injection plastique. Un métier très pointu, essentiellement manuel. Aujourd’hui, la PME mise sur la réalité augmentée. D’abord pour faire face au manque de main d’œuvre qualifiée. Puis pour étendre son rayon d’action à l’international dans une logique d’intervention à distance.

Des moules d’injection plastique, il s’en fabrique chaque année des milliers. “Forcément tous différents” observe Dominique Vié, Président de Boudin SAS. Car chacun a précisément pour rôle de mouler des pièces originales. De toutes natures : “Rien que dans une voiture, imaginez le nombre d’éléments en plastique : dans la planche de bord, toute la partie climatisation, au niveau des portes, dans les feux avant et arrière…”

Chez Boudin, on connait parfaitement le sujet. La société travaille à 80% pour le secteur automobile. Et particulièrement pour “le lighting”, tout ce qui concerne l’éclairage des véhicules. L’entreprise est établie dans l’Yonne, non loin de grands équipementiers spécialisés tels que Valeo, ALRL et Eurostyle Systems. Nous sommes à 100% service, précise le dirigeant. Les activités de mise au point, réparation et maintenance s’appliquent à des moules “de plus en plus gros et de plus en plus complexes”. La société projette d’agrandir ses locaux pour accueillir des mastodontes : “Nous allons passer à 30 tonnes.”

Attirer des jeunes par la réalité augmentée

Mais il existe un problème dans ce métier, le manque de main d’œuvre qualifiée : “Nous avons surtout besoin d’ajusteurs. Les écoles, il n’y en a plus. Et on a du mal à séduire des jeunes.” D’où l’idée de prémâcher le travail en présentant le moule à réparer au travers d’une maquette mêlant réalité et visualisation 3D. “La réalité augmentée permettra de séduire un public différent. Des gens capables de se servir d’une tablette numérique, ce qui est aussi ludique. Et petit à petit de mettre les mains dans le gras pour dévisser tel ou tel boulon.”

Dominique Vié cherche alors une solution. Hors de question de se lancer dans un développement entièrement spécifique. Le salon Laval Virtual, visité dans le cadre de l’opération Métall’Augmentée, apporte un début de réponse : “Nous avons acheté un logiciel de chez Diota, qui nous a permis de développer un pilote. Quand vous placez la tablette face au moule, vous voyez le moule et, par-dessus, toute la tripaille interne. Donc une vue de ce que vous pouvez démonter ou non.”

Présenté au FIP, le salon de la plasturgie en France, le pilote a séduit. Pourtant, ce ne sont que “les premiers balbutiements”. Il reste notamment un obstacle à franchir, l’interprétation automatique de la maquette 3D. “Nous butons sur un problème de normalisation. Chaque constructeur a sa manière de ranger et de hiérarchiser les différents éléments. C’est là-dessus que nous sommes en train de travailler.”

Vers un changement de dimension ?

Grâce à ces outils, Boudin SAS espère améliorer la qualité de ses prestations : “La réalité augmentée nous permettra de gagner en efficacité à l’ouverture des moules. Donc en qualité de service. C’est aussi un outil qui peut aussi faciliter le dialogue avec le client en montrant l’avant et l’après intervention.”

L’idée, à terme, est aussi de se transformer en centre de maintenance des moules d’injection plastique pour l’Europe et au-delà. “On peut imaginer un dialogue à distance entre professionnels à partir de la même maquette numérique. Avec ici quelques ingénieurs capables de conseiller nos clients en direct pour du diagnostic et même de la réparation. Comme, par exemple, un site de production Valeo au Brésil. C’est ce que je prévois, dans un avenir plus ou moins lointain.”

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Vidéo du pilote www.youtube.com/watch?v=0X2bxUXMz7A

www.boudin-moules.com

 

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